Les adieux de Jean-Marie Le Pen au Parlement européen

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Le fondateur du parti d’extrême droite français a conclu sa vie électorale, mardi, devant un hémicycle impassible. Mais il a prévenu : cela ne signifie pas qu’il ne s’exprimera plus.

Par Lucie Soullier Publié aujourd’hui à 20h29, mis à jour à 20h38

Temps de Lecture 2 min.

Jean-Marie Le Pen, lors de son discours au Parlement européen, mardi 16 avril.
Jean-Marie Le Pen, lors de son discours au Parlement européen, mardi 16 avril. FREDERICK FLORIN / AFP

« Députés, qui êtes restés aveugles, sourds et muets. La postérité vous maudira. » Jean-Marie Le Pen a fait ses adieux au Parlement européen par une dernière provocation dans un hémicycle vide et impassible, qui a fini par s’habituer à ses invectives. Mardi 16 avril, le fondateur du parti d’extrême droite français a clos son septième mandat consécutif, lui qui s’est fait réélire comme député européen sans discontinuer depuis 1984. Et ce, au sein d’une institution qu’il pourfend depuis tout aussi longtemps, la qualifiant tour à tour d’« illusion » et de « moulin à vent ».

Le nationaliste a ainsi conclu sa vie électorale dans une conférence de presse, assis devant l’ensemble des drapeaux des Etats membres, dans l’enceinte de l’Union européenne à Strasbourg : « Le souvenir que j’emporte de cette maison est un sentiment d’inutilité. » Il y aura tout de même passé trente-cinq années de sa vie politique.

Pas certain que l’institution européenne garde un meilleur souvenir de leur cohabitation, puisque Jean-Marie Le Pen lui laisse, en partant, une ardoise de 320 000 euros. Une « escroquerie » organisée « parce que nous étions eurosceptiques », estime-t-il. Parce qu’il est soupçonné d’avoir utilisé les fonds européens pour rémunérer un assistant parlementaire fictif, en réalité.

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Immunité parlementaire levée

Il y a un mois, les mains s’étaient en effet levées dans le même hémicycle pour lever son immunité parlementaire dans l’affaire dite des assistants parlementaires, qui vaut déjà des mises en examen à Marine Le Pen et de nombreux cadres de l’ex-FN. Un énième vote poussant Jean-Marie Le Pen à répondre à la justice française.

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Ses voisins de bancs européens avaient en effet déjà levé son immunité en 1989, alors qu’il venait de surnommer le ministre de la fonction publique de l’époque, Michel Durafour, « Durafour-Crématoire », puis en mars 1990 pour ses propos sur « l’internationale juive », en octobre 1998 pour avoir qualifié les chambres à gaz de « détail de l’histoire », en 2016 après sa réponse à l’engagement de Patrick Bruel contre le parti d’extrême droite : « Ecoutez, on fera une fournée la prochaine fois »

Des déclarations qui lui ont valu de multiples condamnations pour injure publique, provocation à la haine, à la discrimination et à la violence raciale ou encore apologie de crime de guerre et contestation de crimes contre l’humanité.

« Je reviens demain »

Nicolas Bay, Marie-Christine Arnautu, Bruno Gollnisch, Christelle Lechevalier… Dans l’hémicycle strasbourgeois, nombre de députés européens du Rassemblement national sont venus saluer celui que beaucoup appellent encore « président ». « Je reviens demain », s’amuse Jean-Marie Le Pen en se levant péniblement. A 90 ans, et après une vie à la tribune, hors de question pour lui de s’engager dans une retraite silencieuse. « Ce n’est pas le fait de ne plus être député européen qui m’empêchera de m’exprimer », prévient-il déjà.

Et surtout pas sur sa fille, qui l’a exclu du parti qu’il a contribué à fonder, présidé et lui a transmis, après qu’il a réitéré ses propos sur le « détail » de l’histoire et défendu une nouvelle fois le Maréchal Pétain. En présentant son programme la veille à quelques centaines de mètres du bureau de son père, Marine Le Pen avait salué sa « riche carrière ».

Jean-Marie Le Pen lui a retourné la politesse, cette fois. « Je pense qu’elle fera un très bon score puisque M. Macron lui a fait le cadeau de présenter le combat comme étant un duel entre lui et Marine Le Pen. » La patronne de l’extrême droite française peut souffler, du moins jusqu’à la parution du deuxième tome des mémoires paternelles, en septembre.

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Lucie Soullier (Envoyée spéciale à Strasbourg)

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