« L’incertitude due au Brexit est la seule constante du paysage économique britannique depuis 2016 »

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Le professeur en sciences de gestion Thomas Roulet pointe, dans une tribune au « Monde », les dangers de l’impasse actuelle pour les entreprises britanniques : investissements au point mort et surcoûts liés au stockage.

Publié aujourd’hui à 17h00 Temps de Lecture 3 min.

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« Le premier ministre britannique espère encore faire passer un accord avant le 23 mai afin d’éviter une participation aux élections européennes » (Theresa May à Bruxelles, le 10 avril 2019).
« Le premier ministre britannique espère encore faire passer un accord avant le 23 mai afin d’éviter une participation aux élections européennes » (Theresa May à Bruxelles, le 10 avril 2019). Jean-Claude Coutausse / french-politics pour “Le Monde”

Tribune. L’Union européenne a offert un délai supplémentaire à Theresa May, jusqu’au 31 octobre, pour l’aider à trouver un consensus au Parlement autour des conditions de sortie. Mais la première ministre britannique espère encore faire passer un accord avant le 23 mai afin d’éviter une participation aux élections européennes.

En réalité, ce énième sursis ne fait que prolonger la lente agonie des acteurs économiques britanniques, paralysés par l’incertitude. Quelles seront les relations commerciales avec le continent dans un mois, dans six mois, dans un an ? Nul ne le sait, et surtout nul ne peut le prédire compte tenu de la volatilité extrême de la situation politique, tiraillée entre les partisans du « soft Brexit » et la droite du parti conservateur tentée par le grand saut dans le vide du « no deal ».

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Qui sait même si Theresa May ne sera pas forcée de démissionner d’ici là. Tandis que les phases d’incertitude économique, dues par exemple à l’instabilité politique ou à des événements exogènes tels les conflits ou le terrorisme, voient leurs effets s’éroder avec le temps, l’incertitude due au Brexit est probablement la seule constante du paysage économique britannique depuis 2016.

Cette incertitude couvre à la fois les conditions de la période de transition et celles des relations futures avec les pays de l’Union européenne. L’épée de Damoclès que représente la menace du « no deal » pour les chaînes de valeur des entreprises britanniques – de l’approvisionnement à l’écoulement des marchandises – a été repoussée de six mois, c’est bien l’existence de cette éventualité et l’accumulation de trois ans d’incertitude qui étouffent à petit feu les acteurs de la vie économique.

Possibilité impossible à prévoir

Cette incertitude, dont il est encore à ce stade impossible de voir la fin, a deux conséquences aux effets multiplicateurs.

En premier lieu, l’investissement garantissant la croissance des activités économiques est au point mort – comment décider sur quelles opportunités parier s’il est impossible d’évaluer la viabilité économique de ces opportunités ? La structure des coûts est dépendante des prix des produits et services nécessaires aux entreprises britanniques pour opérer normalement – et ces prix dépendent des conditions de sortie.

Pas question, donc, de construire de nouvelles chaînes de production ou de sortir de nouveaux produits. Qui dit ralentissement de l’investissement dit ralentissement de l’emploi de manière durable – d’autant plus vu l’importance de la main-d’œuvre européenne pour certains secteurs clés – et appauvrissement des capacités d’innovation de l’économie britannique. Les entreprises étrangères parient sur d’autres marchés et contribuent à la chute de l’investissement.

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