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Loin des élections sans suspense orchestrées par le Kremlin, l’affrontement du second tour intrigue, avec une préférence marquée pour le nouveau venu Volodymyr Zelensky.
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Dubitatifs mais fascinés, les Russes se passionnent pour la présidentielle ukrainienne. Depuis qu’au premier tour, le 31 mars, le comédien Volodymyr Zelensky a largement devancé le sortant Petro Porochenko (30,24 %, contre 15,95 %), la presse moscovite affiche en « une » l’affrontement qui se déroule en prélude du second tour, le 21 avril. A la télévision, les talk-shows s’enflamment pour ce duel, présenté comme un cirque à la légitimité douteuse et un nouvel exemple du chaos qui est censé régner chez le voisin ukrainien depuis que celui-ci a osé renverser son président en février 2014, le prorusse Viktor Ianoukovitch.
« Porochenko ne peut pas l’emporter sans fraudes », ont déjà prévenu Izvestia, Nezavissimaïa Gazeta et Rossiyskaïa Gazeta, trois quotidiens proches des autorités. Ils soupçonnent, sans preuves, le président de « sortir l’artillerie lourde » avec « les méthodes les plus sales ». A la télévision, largement contrôlée par le Kremlin, de vrais-faux débats très animés jettent aussi le discrédit sur cette présidentielle que des députés ont déjà qualifiée d’illégitime, le dirigeant nationaliste Vladimir Jirinovski appelant même à ne pas en reconnaître les résultats.
Autre message martelé à la télévision : le dénouement final sera de toute façon décidé par les Américains. En guise de preuves, certains experts sur les plateaux ont assuré qu’un navire de l’OTAN est en rade d’Odessa et que la CIA infiltre la campagne. D’autres ne s’arrêtent pas à ces détails, préférant considérer que la notion même d’Ukraine indépendante n’existe pas, et associant toute voix contraire au nazisme.
Alors que, dès le premier tour selon l’institut public VTsIOM, près de 80 % des Russes se tenaient « informés » sur la campagne électorale chez leur voisin, la présidentielle est
désormais suivie comme aucune autre dans l’ex-espace soviétique. Avec d’autant plus d’intérêt que l’issue est incertaine et l’affrontement réel. « La couverture médiatique russe tranche avec le silence du Kremlin qui, certes, ne dit rien ou presque, mais orchestre ces bruits pour faire passer le message », analyse un diplomate européen à Moscou.
Publiquement, le président Vladimir Poutine n’a en effet pas fait un seul commentaire. Quant à son porte-parole, Dmitri Peskov, il s’est contenté d’assurer que la Russie est « contre le parti de la guerre » – une allusion au conflit dans le Donbass. « Cela visait clairement Porochenko, accusé de jouer l’affrontement. C’est d’ailleurs pour cette raison que, sur la fin de la campagne, la Russie a évité l’intensification des combats sur le terrain, qui aurait pu servir à Porochenko, décode un autre diplomate européen à Moscou. Ici, ils veulent absolument sa défaite… Pour montrer au monde que toute révolution et tout discours antirusse mènent à la chute. Poutine, lui, reste toujours là ! »
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