Au Brésil, une bavure policière met en lumière le racisme des forces de l’ordre

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Evaldo Rosa dos Santos, 51 ans, père de famille sans histoire a été tué le 7 avril de 80 coups de feu tirés par une dizaine de policiers militaires de Rio de Janeiro.

Par Claire Gatinois Publié aujourd’hui à 02h19

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LETTRE DE SAO PAULO

Manifestation des proches d’Evaldo dos Santos Rosa, tué de 80 coups de feu par les soldats de l’armée brésilienne, à Rio de Janeiro, le 10 avril.
Manifestation des proches d’Evaldo dos Santos Rosa, tué de 80 coups de feu par les soldats de l’armée brésilienne, à Rio de Janeiro, le 10 avril. SILVIA IZQUIERDO / AP

Evaldo Rosa dos Santos, 51 ans, était un père de famille sans histoire. Un « citoyen de bien », selon le vocable prisé par le président brésilien Jair Bolsonaro. Mais Evaldo Rosa dos Santos, musicien, n’avait sans doute pas la couleur de peau attendue d’un « citoyen de bien » aux yeux des forces de l’ordre. Il était Noir. Et il a été tué, dimanche 7 avril, de 80 coups de feu tirés par une dizaine de policiers militaires de Rio de Janeiro. Une bavure aux proportions irréelles. Un « incident », a maladroitement réagi Jair Bolsonaro, vendredi 12 avril affirmant : « L’armée, c’est le peuple. On ne peut accuser le peuple d’assassinat. Il y a eu un incident. Un mort. Nous regrettons que ce soit un travailleur honnête. »

Ce dimanche, Evaldo Rosa dos Santos se rendait avec son beau-père, sa femme, son fils de 7 ans et une amie à un « cha de bebe », un thé visant à célébrer l’arrivée d’une future naissance, quand les militaires ont déclenché une rafale de tirs, « par erreur », diront-ils. L’homme voyageait dans une Ford Ka blanche qui aurait été confondue avec un véhicule volé quelques minutes plus tôt par des délinquants, une Honda City. Un autre modèle, une autre marque…

Perte de contrôle

« Quand les militaires ont commencé à tirer, ma tante a pris mon cousin sur les genoux et a montré que la voiture était celle d’une famille, mais ils ont quand même continué à tirer », a témoigné l’un des neveux de la victime interrogé par le journal Extra. Après avoir prétendu riposter à une agression, les troupes ont reconnu leur faute qualifiée de « disproportionnée et sans justification » par l’inspecteur chargé de l’enquête. La justice à ordonner le placement en détention des militaires.

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Signe de la perte totale de contrôle des forces de l’ordre, le drame a suscité l’émoi au sein de la population mais aussi l’embarras au sommet de l’Etat. La fusillade absurde fragilise le discours de Jair Bolsonaro, ancien capitaine de l’armée qui répète tel un mantra qu’« un bon bandit est un bandit mort ». Elle met aussi à mal le ministre de la justice, Sergio Moro, qui entend faire voter par le Congrès une série de mesures « anti-crime » controversées prévoyant notamment d’excuser les policiers tueurs agissant sous le coup « de la peur, de la surprise ou d’une émotion violente ».

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