« La France doit s’engager pour une issue diplomatique au Venezuela »

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Dans une tribune au « Monde » cosignée par Jean-Luc Mélenchon, un collectif de personnalités de gauche milite pour une solution politique et pacifique.

Par Collectif Publié aujourd’hui à 09h57, mis à jour à 10h08

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Le président vénézuélien Nicolas Maduro, devant des militaires, le 6 février à Maracaibo.
Le président vénézuélien Nicolas Maduro, devant des militaires, le 6 février à Maracaibo. HANDOUT / REUTERS

Tribune. L’heure est grave au Venezuela. Ce pays traverse la crise économique, sociale, politique et démocratique la plus dramatique de son histoire. Il est désormais menacé à très court terme d’une déflagration dont les conséquences seraient incalculables et déstabilisatrices pour l’Amérique latine, région jusque-là épargnée par les guerres.

Pourtant, dans ce contexte, la diplomatie française s’est de fait alignée par Tweet compulsifs d’Emmanuel Macron sur les positions les plus radicalement agressives promues par les Etats-Unis et leurs quelques alliés latino-américains.

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Cet alignement aveugle n’est pas admissible tandis que s’installe en Amérique latine un climat de nouvelle guerre froide. Il faut prendre au sérieux les déclarations de Washington. A la question « les Etats-Unis envisagent-ils une intervention militaire ? » au Venezuela, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Bolton, n’a de cesse de répéter : « Toutes les options sont sur la table. » De fait, les ingrédients sont aujourd’hui réunis pour une escalade qui, si elle n’est pas arrêtée au plus vite, conduira au pire, à la violence, à la guerre civile, à la guerre tout court.

L’ingérence ne règle pas les crises

Le Venezuela est prisonnier d’un conflit civil qui a polarisé à l’extrême l’ensemble de la société et altéré l’Etat de droit et la démocratie. Il faudrait se positionner par rapport à une alternative faussement abstraite : faut-il soutenir le camp de Nicolas Maduro ou celui de Juan Guaido ? Faut-il soutenir celui du président constitutionnel mais contesté ou celui du président « par intérim » autoproclamé, dont la légitimité ne provient pas du suffrage universel ? En réalité, la question n’est déjà plus celle-ci. Ce dont il est question désormais, c’est de stopper d’urgence les logiques de surenchère et d’ingérence partisanes activées au nom de la « démocratie » et des droits de l’homme pour servir, in fine, une stratégie de « changement de régime ».

« Ce dont il est question désormais, c’est de stopper d’urgence les logiques de surenchère et d’ingérence partisanes »

Au Venezuela comme ailleurs, les résultats de cette approche sont connus d’avance. Les crises de cette ampleur, complexes et bloquées, ne se règlent jamais par la force, l’ingérence, l’interventionnisme direct ou indirect. L’histoire de ce premier quart de siècle entamé, de l’Irak à la Libye en passant par la Syrie, ne nous a que trop édifiés quant à cette question. Partout, toujours plus de chaos, de violence, de désordres, et toujours moins de démocratie, de paix et de prospérité.

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