[Société] La moitié des arnaques sont commises sur la toile

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Entre 2017 et 2018, une victime d’arnaque sur deux a été approchée par un escroc sur internet. C’est le résultat d’une enquête réalisée par l’ONDRP, l’Insee et le service statistique de la sécurité intérieure. Explications.

Utilisé quotidiennement pour s’informer, se divertir ou encore faire des achats, Internet est aussi devenu l’outil privilégié des arnaqueurs. Selon une note publiée en septembre par l’Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales (ONDRP), entre 2017 et 2018 une arnaque sur deux a eu lieu sur la toile, en France. Cette étude s’appuie sur l’enquête de victimation “Cadre de vie et sécurité” menée par l’Insee, l’ONDRP et le service statistique ministériel de la sécurité intérieure. Les données collectées ne concernent que la France métropolitaine, mais elles fournissent des éléments intéressants sur la nature des arnaques et sur le profil des victimes. À noter que les escroqueries bancaires, ne sont pas prises en compte dans ce volet de l’étude. L’ONDRP traite de ce type de fraude, dans une section à part (voir plus bas).

Les jeunes les plus touchés

Dans la partie étudiée ici, l’arnaque prend plusieurs formes. Il peut s’agir d’un produit ou d’un service qui n’a jamais été obtenu, qui est plus cher que ce qui a été annoncé ou qui n’est pas conforme à ce qui était prévu. Cela survient dans 3 situations sur 4 et les montants dérobés sont majoritairement inférieurs à 100€. Ces arnaques concernent des biens de consommation dans 33% des cas (nourriture, vêtements, fournitures diverses), des équipements dans 21% des cas (véhicules, mobilier, produits électroniques, électroménagers) et des biens culturels dans 12% des cas (spectacles, musique, logiciels). Dans un autre registre, les chantages ou pièges (comme les extorsions, les fausses propositions amoureuses ou fausses demandes d’aide) entrent également dans le champ de l’enquête. Ils représentent 13% des arnaques selon l’enquête. Sur ce dernier point, on peut aisément faire un parallèle avec la récente affaire, révélée par le JIR. Pour rappel, une mère de famille Possessionnaise feignait d’être dans le besoin et postait sur Facebook des appels aux dons pour elle et son fils qu’elle présentait comme asthmatique. Les victimes de cette dame sans scrupules lui ont offert des courses, mais aussi des sous, avant que la supercherie ne soit dénoncée. Dans cet exemple, la coupable est facilement identifiable mais l’enquête montre, a contrario, que dans 94% des cas, la victime n’a jamais rencontré physiquement la personne malveillante. Dans 70% des cas, elle pensait avoir avoir affaire avec une entreprise et dans 71% des cas, c’est elle qui a directement contacté l’escroc.

Très peu de plaintes

Concernant le profil des victimes, l’âge semble être un marqueur plus déterminant que le sexe. En effet, les hommes et les femmes sont touchés de manière quasiment égales (1,5% des hommes contre 1,4% des femmes résidant en France métropolitaine). Cependant, les jeunes, plus présents sur le net, sont les plus touchés (29%). Les personnes âgées (de 75 ans et plus), bien que moins exposées restent toutefois la catégorie la plus concernée par les arnaques de type “chantage ou piège”. Enfin, au sujet des recours possibles, l’enquête révèle que seules 16% des victimes obtiennent un remboursement. Et elles ne sont que 7% à déposer plainte et 2% à faire une main courante. Pas étonnant que le web soit devenu le terrain de chasse favori des arnaqueurs.


 

L’enquête présentée ici ne concerne que la France métropolitaine, mais La Réunion n’est pas épargnée par le phénomène. “Les arnaques sur Internet sont nombreuses”, confirme Philippe Courquet, à la tête de la branche locale de CLCV (Consommation, Logement et Cadre de Vie). Et le président de l’association de consommateurs d’ajouter : “Les plus courantes sont à destination des personnes en grandes difficultés financières, fichées au FICP (Ndlr : Fichiers des Incidents de remboursement des Crédits aux Particuliers). On leur fait miroiter l’obtention d’un prêt sans aucune difficulté”. Pour cela, elles doivent transmettre leur pièce d’identité, leurs coordonnées bancaires et, en prime, faire un versement via Western Union, soi disant pour payer des frais de dossier. Les interdits bancaires sont aussi visés par les malfaiteurs sur notre île. “Des organismes démarchent sur Messenger pour offrir l’ouverture de compte bancaire à l’étranger avec un choix de cartes et des crédits renouvelables” détaille Philippe Courquet. Les plus crédules font alors un virement sur un compte situé à Malte, Chypre ou au Luxembourg.” C’est 600€ avec une carte visa ordinaire et un crédit renouvelable de 5000€, si vous voulez plus il faut verser 200€ supplémentaires”, explique le président. On présente aux victimes un numéro d’appel commençant par 09, qui est bien entendu bidon. “Une fois que vous avez viré la somme, vous recevez un appel : on vous dit que la banque est d’accord pour l’ouverture mais que pour finaliser il faut verser 800€, voire plus. Au bout du compte vous n’avez rien. Vous avez perdu plus de 1500€”. Ce type d’opération est malheureusement plus difficile à déceler.


Dans l’enquête “Cadre de vie et sécurité”, les escroqueries bancaires (débits frauduleux) ne sont pas étudiées avec les autres types d’arnaques, mais analysées dans une section à part. Ainsi, en 2018, près de 1,3 million de ménages résidant en France métropolitaine et possédant un compte bancaire déclarent avoir subi au moins un débit frauduleux (soit 4,3% des ménages). Dans 40% des cas, le montant de l’escroquerie est inférieur à 100 €. Plus de deux tiers des ménages s’aperçoivent de la fraude en consultant leur relevé bancaire et 64% des victimes ignorent comment l’auteur a procédé.


– Se méfier des offres trop alléchantes

 

– Vérifier l’adresse mail de l’expéditeur

 

– Dans le doute, avant d’envoyer vos informations, demandez directement à l’entreprise ou à l’administration s’ils sont à l’origine du mail suspect

 

– S’attarder sur le style d’écriture et les fautes dans le corps du mail

 

– Ne jamais divulguer ses coordonnées bancaires par mail

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