Pour les femmes diplomates françaises, des promotions trop rares

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Le nombre d’ambassadrices augmente mais les plus hauts postes restent réservés aux hommes.

Par Marc Semo Publié aujourd’hui à 11h08

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Le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian (au centre), à la Conférence annuelle des ambassadeurs, le 29 août 2018.
Le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian (au centre), à la Conférence annuelle des ambassadeurs, le 29 août 2018. THIBAULT CAMUS / AFP

Les femmes diplomates déjà au faîte de leur carrière ou en attente de leur premier poste d’ambassadrice ne cachent pas leur frustration. Malgré les efforts accomplis, la progression vers la parité leur semble bien trop lente. « C’est un double ras-le-bol, celui de ne pas encore se voir pleinement reconnues et celui de s’entendre dire de plus en plus souvent par les collègues : “Tu es une femme et tu auras donc un beau poste” », regrette l’une d’entre elles. « Il y a un vrai fossé entre la bonne volonté affichée et la réalité des choses. Le combler supposerait un grand volontarisme politique au plus haut niveau et pas seulement au ministère », renchérit une de ses collègues.

« Si les progrès en matière de féminisation sont indéniables (…), ils sont encore nettement insuffisants », déploraient fin février, dans une lettre au ministre Jean-Yves Le Drian, 21 députés de La République en marche, dont Mireille Clapot, vice-présidente de la commission des affaires étrangères.

Lire aussi : Trois quarts des ambassadeurs sont des hommes

Le grand mouvement d’ambassadeurs de l’été, qui prévoit des changements à 64 postes, repose la question et aiguise tous les appétits dans un ministère où il y a beaucoup moins d’ambassades disponibles que de hauts fonctionnaires à même d’y prétendre. Certains des postes à pourvoir sont parmi les plus prestigieux et les plus recherchés : ainsi de Washington, avec le départ à la retraite de Gérard Araud, ou de New York, à la représentation auprès de l’ONU, que va laisser François Delattre. A la fin de l’automne, il y aura aussi Moscou avec le départ à la retraite de Sylvie Bermann.

Les successeurs ne sont pas encore nommés mais les rumeurs sur ce grand mercato, l’un des plus importants des dernières années, vont bon train. Philippe Etienne, conseiller diplomatique d’Emmanuel Macron, est pressenti pour Washington. Cependant, chargé de l’organisation du sommet du G7 sous présidence française fin août à Biarritz, il ne pourrait s’y installer avant l’automne. Le poste aux Nations unies devrait être attribué à Nicolas De Rivière, directeur des affaires politiques.

A priori, aucune femme n’est en lice. Jamais une femme n’a occupé un de ces postes prestigieux aux Etats-Unis. Il risque même de ne plus y avoir aucune femme à la tête d’une ambassade dans un des pays membres permanents du Conseil de sécurité après le départ de Sylvie Bermann. Nommée en 2011 à Pékin avant de partir pour Londres puis Moscou, elle avait été la première diplomate française à occuper de telles ambassades stratégiques. Seule resterait Anne-Marie Descôtes, à Berlin, pour incarner les efforts de parité au plus haut niveau.

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