à Londres, un sursis lourd d’incertitudes pour Theresa May

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La première ministre Theresa May espère encore une ratification par les députés d’un accord sur le Brexit avant le 22 mai, même si les Vingt-Sept lui ont donné jusqu’au 31 octobre pour mener la sortie de son pays de l’UE.

Par Philippe Bernard Publié aujourd’hui à 10h46, mis à jour à 11h08

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Theresa May, première ministre britannique, le 10 avril à Bruxelles.
Theresa May, première ministre britannique, le 10 avril à Bruxelles. JEAN-CLAUDE COUTAUSSE POUR “LE MONDE”

Près de trois ans après le lever de rideau du référendum, le drame du Brexit va pouvoir jouer les prolongations jusqu’au 31 octobre, nouvelle date butoir, fixée lors d’un Conseil européen extraordinaire, à Bruxelles, mercredi 10 avril. A quoi ce long sursis, presque interminable au regard des soubresauts quasi quotidiens mais absolument vains de la vie politique britannique, va-t-il servir ? Le chaos gouvernemental est tel à Londres, l’autorité de Theresa May si dégradée, que tout est possible. Jamais la première ministre n’était apparue dans une telle position de faiblesse devant des dirigeants européens qui, de fait, ont choisi de lui lancer une nouvelle bouée de sauvetage.

Une sortie sans accord étant désormais écartée pour un certain temps, trois scénarios sont désormais imaginables : la ratification au forcing d’un accord de divorce avec l’Union européenne ; la chute de Mme May et son remplacement par un partisan d’un Brexit plus musclé, Boris Johnson par exemple ; enfin, un ensablement progressif du projet de séparation, avec ou sans Mme May, conduisant à des élections législatives et/ou à un second référendum. En attendant, sauf accord surprise d’ici au 22 mai, les Britanniques vont devoir se livrer à un curieux exercice : participer aux élections européennes de la fin mai alors qu’ils sont en plein Brexit.

La première ministre, en invitant soudain, le 2 avril, le chef de l’opposition à négocier – ce qu’elle refusait obstinément depuis 2016 –, s’est trouvé in extremis un motif pour solliciter de l’UE un report de la date butoir qui, déjà reportée une fois, avait été fixée au 12 avril. En réalité, personne – et surtout pas les 27 chefs d’Etat et de gouvernement réunis mercredi soir à Bruxelles – ne croit sérieusement que ces pourparlers vont aboutir. Le Labour souhaite un compromis sur un maintien dans l’union douanière, perspective qui enrage les conservateurs, partisans d’une rupture nette avec l’UE, et menacerait les tories d’implosion si elle se précisait.

« Clause anti-Boris »

Ce premier faux-semblant en cache un autre : mercredi soir, Theresa May n’avait demandé aux Vingt-Sept qu’un « court report », jusqu’au 30 juin. Elle a fait mine de se battre pour cette date dans le but d’apaiser les ultras de son parti. « En tant que première ministre, je n’envisage pas de report au-delà du 30 juin », avait-elle assuré devant les députés. Les ultras du Brexit assimilent en effet un report long – tel qu’il a finalement été accordé – à une trahison du Brexit et à un nouveau sursis accordée à une première ministre dont ils veulent se débarrasser. Quant à Mme May, elle a montré, dès mercredi, qu’elle s’accommodait au contraire parfaitement du long souffle d’air frais qui lui a été accordé. Certes, elle a promis à la fin mars de quitter le pouvoir, mais à la condition que les députés ratifient l’accord sur le Brexit. En attendant, elle peut imaginer demeurer à Downing Street.

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