[Faits Divers] Trafic de cocaïne : une mule et son taxi condamnés

GILLOT. Les gendarmes ont mis la main sur un énième transport de stupéfiants au mois d’août. La mule et son conducteur ont été condamnés pour avoir fait transiter plus de 400 grammes de cocaïne entre Paris et La Réunion.

406 grammes de cocaïne ont été interceptés le 19 août dernier. Cette poudre blanche aurait transité entre Paris et La Réunion grâce à Rehema S., une jeune mahoraise âgée de 22 ans, et Yerdy Z. un Congolais de 24 ans. Les deux prévenus étaient jugés hier devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis. Lors de ses réquisitions, le procureur parle d’un trafic de stupéfiants bien installé sur l’île de La Réunion, dans lequel la mule et son chauffeur seraient des maillons essentiels.

Les deux insouciants ont été pris la main dans le sac en pleine rue. Les gendarmes ont aperçu deux individus au comportement suspect à proximité d’une voiture de location. Il s’est avéré que des pochons, contenant 406 grammes de cocaïne, ainsi que des enveloppes de lactose étaient cachés dans le coffre du véhicule. Yerdy Z. avait également près de 3 000 euros en liquide sur lui, ainsi que trois pièces d’identité. Bien que ces cartes interpellent le parquet, ce dernier n’a pas réussi à en savoir plus. Rehema S. était, quant à elle, assise du côté passager.

Une vingtaine de boulettes pour 406 grammes de cocaïne

A la barre, la jeune mahoraise joue la transparence. Bien que regrettant ses actes et leur gravité, elle assume totalement. Elle confie avoir été contactée via les réseaux sociaux par une autre jeune femme, “j’ai accepté car j’avais besoin d’argent.” Son rôle était d’avaler des boulettes de cocaïne pour les faire voyager jusqu’ici. “Elle m’avait fait faire un test avec de la farine mais je n’arrivais à en avaler que deux. Je ne voulais pas mettre dans le vagin car j’avais peur qu’elles explosent donc j’ai décidé d’arrêter”, déclare-t-elle, avant de confesser qu’elle est finalement revenue sur sa décision et a mis les boulettes dans ses parties intimes. “Il y en avait près d’une vingtaine”, dit-elle. “Je savais que c’était interdit mais j’ai été aveuglé par la somme, je voulais rembourser mes dettes et aider ma famille”, avoue Rehema S, aujourd’hui “déboussolée et désolée”. En effet, la recruteuse avait promis à la jeune mahoraise un séjour tous frais payés, ainsi qu’une somme bonus de 10 000 euros. “Cette somme laisse bien imaginer l’ampleur du trafic qui se cache derrière”, constate le procureur.

Le jeune homme, quant à lui, aurait notamment servi de taxi entre l’aéroport et l’hôtel. Bien qu’il ait du mal à avouer sa participation, Yerdy Z. aurait été payé pour réceptionner Rehema S. ainsi qu’une autre complice quelques jours auparavant. Il finit par déclarer à la barre : “On me proposait de l’argent, je ne pouvais pas dire non”. Il aurait en effet empoché la modique somme de 7 000 euros pour avoir conduit la précédente mule.

“On parle de 400 grammes mais, pour le moment. La cocaïne étant pure à environ 35%, elle allait être coupée avec le lactose, ce qui aurait donné plus d’un demi kilo de drogue”, ajoute le procureur, qui requiert 18 mois pour la jeune mule et 2 ans pour son complice. Le parquet a condamné respectivement les prévenus, au casier judiciaire vierge, à 1 an et 2 ans de prison, avec maintien en détention.

Charline Bakowski