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Le 14 septembre, une jeune fille de 19 ans était partie chercher du fourrage quand elle a été sauvagement violée et massacrée par quatre hommes dans son village de Bool Garhi, dans l’Etat d’Uttar Pradesh, frontalier de New Delhi. Elle était une dalit (« opprimé »), le nom qui désigne aujourd’hui les intouchables, situés tout en bas de la hiérarchie des castes indiennes. Ses assassins sont des thakur, une caste supérieure, très influente en Uttar Pradesh. Son sort est difficilement descriptible. Ses tortionnaires l’auraient traînée par son châle pendu au cou, ce qui lui aurait coupé la langue et brisé la colonne vertébrale. Paralysée, elle est morte de ses blessures le 29 septembre, dans un hôpital de New Delhi.
La police de l’Uttar Pradesh a non seulement nié son viol, mais a procédé de force à sa crémation, sans l’assentiment des parents et sans respect de leurs coutumes religieuses. Le père et la mère, malgré leurs suppliques n’ont pas pu revoir leur enfant. Les images diffusées sur les réseaux sociaux du bûcher allumé dans la nuit dans un champ, gardé par des policiers, à l’écart de la famille, ont amplifié la colère des Indiens.
Conditions misérables
Des manifestations ont eu lieu à Delhi et dans le pays pour protester contre le gouvernement de l’Uttar Pradesh. Quelques heures après la crémation, un nouveau viol collectif était révélé dans cet Etat sur une femme de 22 ans. Egalement dalit, elle est morte sur le chemin de l’hôpital. Ces deux drames jettent une lumière crue sur la situation des dalits en Inde. Le pays, contrairement aux idées reçues, n’a jamais aboli le système des castes qui continue à structurer la société. La Constitution indienne a seulement banni « l’intouchabilité », affirmé l’égalité de tous les citoyens et interdit les discriminations basées sur la religion, la caste, le sexe ou le lieu de naissance.
Les basses castes bénéficient de places réservées dans les administrations, et à l’université, mais dans les faits, les dalits, entre 200 et 300 millions d’Indiens, restent les parias de l’Inde. Une poignée parvient à s’extraire de leurs conditions misérables. Le président de la République indienne est lui-même un dalit, mais l’écrasante majorité souffre de discriminations et occupe les pires emplois, nettoyage des toilettes, équarrissage des bêtes, tannage.
Les classes supérieures continuent de les considérer comme des êtres impurs, que l’on ne doit pas toucher, avec qui l’on ne doit pas parler et encore moins partager de la nourriture. Très souvent, dans les campagnes, les dalits vivent à l’écart des villages, ils n’ont pas le droit de boire l’eau du puits commun. Ils doivent même signaler leur présence quand ils pénètrent dans le village pour éviter qu’un membre d’une caste supérieure ne croise leur ombre. Le mariage intercaste, avec un dalit, est proscrit et génère chaque année à l’intérieur des familles des « crimes d’honneur ».
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