« Les talibans ne peuvent pas dominer par la force »

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Abdullah Abdullah, chef du Haut Conseil pour la réconciliation nationale, dans le jardin de son bureau à Kaboul, le 1er octobre.

Alors que les pourparlers de paix historiques entre les talibans et le régime de Kaboul, débutés à Doha le 12 septembre, n’ont pas encore abordé les questions de fond, le chef du Haut Conseil pour la réconciliation nationale, Abdullah Abdullah, a reçu Le Monde dans le jardin de son bureau à Kaboul. Un entretien entrecoupé d’appels téléphoniques avec l’équipe de négociation afghane au Qatar. De retour d’un voyage au Pakistan, il dénonce « l’inflexibilité » des talibans.

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Où en sont vos pourparlers avec les talibans ?

Pour le moment, nous ne discutons que d’un règlement cadre qui aura force de loi ensuite dans la négociation à proprement parler. Les talibans sont soudés et suivent une seule ligne de pensée, ce qui les rend plus forts. Le progrès est lent.

Vous êtes également loin de vous accorder sur l’ordre du jour…

Notre priorité est la sécurité, et pas seulement l’instauration d’un cessez-le-feu immédiat. Tous les jours, 50 à 100 personnes sont tuées en Afghanistan, il faut diminuer cette violence. Les talibans disent que le cessez-le-feu doit être discuté en dernier. S’ils ne veulent pas d’un cessez-le-feu global, d’autres solutions sont envisageables : que les routes soient sécurisées par les talibans pour que les Afghans puissent se déplacer sans crainte ; qu’ils prennent en charge la sécurité des régions qu’ils contrôlent, afin que les ONG puissent venir en aide aux populations. Nous montrons notre envie de négocier. Les talibans doivent faire de même.

Zalmay Khalilzad, l’ambassadeur américain chargé, depuis l’automne 2018, du dialogue avec les talibans, doute aussi qu’un cessez-le-feu puisse voir le jour avant un accord final…

Tous les jours, les gens meurent. Si la violence continue, sans qu’il y ait de progrès dans les négociations, le risque existe que les pourparlers s’arrêtent. Mais notre équipe a comme mission d’être flexible et de continuer jusqu’au bout.

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Un autre point vous oppose. Les talibans veulent que les négociations en cours soient inscrites dans le cadre de l’accord bilatéral signé, le 29 février, avec les Etats-Unis, ce que vous refusez. Comment sortir de ce blocage ?

Nous avons accepté l’accord entre les Etats-Unis et les talibans. Mais nous demandons qu’il ne soit pas la référence des pourparlers en cours et préférerions ouvrir le débat en partant des conclusions de la Loya Jirga [assemblée traditionnelle afghane à l’échelle nationale] de début août. Nous devons nous retrouver quelque part à mi-chemin et travailler sur la réduction des violences. Il faut dépasser l’obstacle de ce désaccord. Nous disons : « Oublions ces deux références et discutons. »

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