les mémoires d’un général 4 étoiles

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Livre. La France projette son armée dans le monde, assumant que certains de ses soldats demeurent dans l’ombre en dépit de leur rôle éminent sur le terrain : ceux des forces spéciales. Une mythologie débordant de testostérone entoure ces 4 000 hommes, sollicités par le pouvoir politique comme un pion de combat au rapport coût/efficacité imbattable. Dans ses Mémoires, copieux, le général Christophe Gomart parle en leur nom sans ces oripeaux.

Faisant œuvre utile, précis autant qu’il lui est possible, l’ancien patron du commandement des opérations spéciales (COS) et de la direction du renseignement militaire (DRM) entre 2011 et 2017 dresse un tableau passionnant des récentes guerres expéditionnaires françaises et ce, dans leurs réussites comme leurs échecs. L’ouvrage comporte de nombreux récits inédits, toujours équilibrés. « Contrairement à la légende, le COS n’a jamais eu Ben Laden dans son viseur », tient ainsi à préciser l’auteur en décrivant les missions d’Afghanistan des années 2003-2007, aussi rudes que soumises à un matériel français défaillant.

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L’auteur a débuté sa carrière d’officier dans les pas de son père au 13e régiment de dragons parachutistes de Dieuze (Moselle), fameux pour aller au-delà des lignes ennemies remplir les missions de renseignement les plus extrêmes. « Les militaires n’aiment pas se dévoiler », confie en présentant son livre cet officier général qui poursuit une carrière dans le secteur privé. « Les critiques vont venir, de l’intérieur du ministère des armées. Mais il est normal que les citoyens sachent. » Belle affiche, que le lecteur ne devra pas prendre pour argent comptant en raison du secret-défense. En son temps proche du cabinet du ministre Jean-Yves Le Drian à la défense, Christophe Gomart épargne aussi l’échelon politique de toute critique.

De « succès » en « déceptions », voici donc dressé, par un de leurs acteurs majeurs, le bilan des dernières opérations extérieures françaises.

Chaos persistant

En Libye, le COS est arrivé en avril 2011 peu après la campagne des frappes aériennes franco-britanniques contre Mouammar Kadhafi. Le président Sarkozy « avait souhaité que les combats se terminent avant le 14 juillet ». Ce ne sera évidemment pas le cas. Les forces spéciales, 80 opérateurs seulement, avaient été réparties auprès des divers groupes rebelles jusqu’à découvrir au Sud libyen les énormes stocks d’armes du régime déplacés par les factions en lutte – armes qui allaient, en 2012, nourrir la guerre suivante, celle des Touareg, et des djihadistes, au Sahel. Des officiers français sont restés en contact avec tous les camps libyens jusqu’en 2020. Conclusion ? Un chaos persistant et « des leçons difficiles à tirer » pour la France.

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