Voyage dans l’Amérique des milices

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Publié aujourd’hui à 03h15

Le décor est champêtre, l’ambiance familiale, la musique country et les armes discrètes. Samedi 26 septembre, sur les terres du ranch Layz, dans la campagne de Virginie, les « gars » de Jack Burkett, tout nouveau président de la milice locale, ont remisé les treillis et les gilets pare-balles. L’heure est au recrutement. Et ce rassemblement de soutien au Parti républicain, à Donald Trump et au droit de porter des armes s’y prête parfaitement. Quelques centaines de personnes déambulent entre les stands, l’occasion de soutenir la police, malmenée par les manifestations antiracistes du printemps, de s’inscrire sur les listes électorales et de faire le plein de casquettes pro-Trump ou d’autocollants orange vif « Les armes sauvent des vies ».

Barbe grisonnante, lunettes finement cerclées et mal de dos chronique, Jack Burkett reçoit sous la tente de la VA Militia, Louisa Chapter (« Milice de Virginie, section du comté de Louisa »). Le quinquagénaire, salarié dans la cybersécurité, se montre avenant, soucieux de corriger l’image des miliciens surarmés présents ces derniers mois dans les rues de plusieurs villes américaines. Mais l’intention de ce chrétien revendiqué est claire : « Protéger notre communauté contre toute menace », du « déclin moral des Etats-Unis » aux « manifestations violentes et illégales ».

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A la tête de son « armée » d’une vingtaine d’hommes, prêts à en former d’autres dans les comtés environnants, Jack Burkett se reconnaît dans ces groupes décidés à « aider une police débordée », et à « défendre le deuxième amendement » de la Constitution, qui garantit le droit de porter une arme. « Nous sommes le peuple, nous assumons une fonction citoyenne », dit-il, et cette « fonction » doit se vivre au grand jour.

En prenant la présidence de la milice locale, il a d’ailleurs rompu avec de vieilles habitudes, communes à nombre de milices. Fini les entraînements semi-clandestins, les communications cryptées, les thèses survivalistes défendues par son prédécesseur. Comme les « nouveaux miliciens », devenus partie prenante des tensions qui traversent la société américaine, Jack et ses « gars » entendent quitter les marges d’une Amérique folklorique pour une visibilité revendiquée. N’en demeure pas moins une vision du monde teintée de suprémacisme, de conspirationnisme et de complot « communiste » : « Nous défendons notre droit à porter des armes, y compris des armes de guerre, pour résister à la tyrannie et aux menaces étrangères ou intérieures », explique le président Burkett, calé dans sa chaise de camping.

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