sur les traces des criminels de guerre

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Livre. Au Liberia, en Bosnie-Herzégovine ou au Rwanda, des soldats, des civils ou des miliciens ont commis toutes formes d’exactions dans le cadre de guerres civiles, d’épurations ethniques ou de génocides. Puis, une fois que les armes se sont tues dans leur pays, certains sont arrivés en France, cachés dans le flot des réfugiés. Dans La traque est mon métier, le colonel Eric Emeraux, ancien directeur de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité (OCLCH), raconte en détail les filatures, les surveillances téléphoniques, les interpellations et les auditions de ces criminels de guerre recherchés pour des faits de la plus haute gravité et donc imprescriptibles. L’ouvrage, qui se lit comme un polar, raconte aussi les déplacements dans les pays où les exactions ont été commises. Car, afin que les criminels présumés soient traduits en justice, les indices sont indispensables.

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Dans l’ouvrage, les histoires des criminels sont modifiées pour des questions légales et elles se superposent pour brouiller les pistes. Mais les témoignages sont authentiques. Ils atteignent souvent des sommets d’atrocité. « Mon mari a pris un coup de couteau dans le dos et nous sommes tombés ensemble dans le trou, se souvient Désirée, une rescapée du génocide des Tutsi au Rwanda. La chute a été longue. Beaucoup de corps étaient déjà présents. Il y avait des vivants aussi. Mon mari a amorti ma chute. Il n’est pas mort sur le coup. Un autre Tutsi, au fond du trou, m’a vue et nous a tirés sur le côté car les cadavres pleuvaient. Chaque fois, il fallait grimper sur les corps. »

Un génocidaire devenu prêtre

L’ancien capitaine rwandais accusé d’avoir organisé ce massacre a été arrêté en Haute-Savoie. Après un passage en République démocratique du Congo (RDC), il a fait son grand séminaire à Orléans et a été ordonné… prêtre. Un homme d’Eglise particulier qui, avant son arrestation, entretenait quelques maîtresses et finançait les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), une rébellion de RDC réputée pour ses exactions et l’utilisation d’enfants soldats.

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Au Liberia, Big Fat Man (alias « BFM ») était un seigneur de guerre, proche de Charles Taylor, condamné à cinquante ans de prison pour crimes contre l’humanité pour des faits commis à la fin des années 1990. Jusqu’à son interpellation, en 2018, à Rosny (Seine-Saint-Denis), il vivait en faisant un peu de gardiennage et surtout du trafic de stupéfiants. Au Liberia, comme l’expliquent des témoins au colonel Emeraux, « BFM » a fait régner la terreur en massacrant avec ses hommes des villageois et en violant leurs femmes. « Ils découpaient les cadavres et les dispersaient autour des villages pour impressionner, raconte Steve. Plus ces chefs de guerre tuaient, plus ils étaient redoutés. »

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L’OCLCH, qui a été créé en 2013, a été mis à l’honneur en mai après l’arrestation par l’équipe du colonel Eric Emeraux de Félicien Kabuga, accusé d’être le « financier du génocide des Tutsi ». Pour des questions d’édition liées au Covid-19, la traque de cet homme, considéré comme l’un des plus recherchés au monde, ne figure malheureusement pas au sommaire de ce livre. Félicien Kabuga, dont la cavale aura duré vingt-six ans dont la moitié passée en France comme l’a révélé Le Monde, vivait à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Il vivait « en grand-père tranquille même s’il disait rarement bonjour dans l’ascenseur », ont affirmé ses voisins. Mais « Hora fugit, stat jus » est la devise de l’OCLCH : le temps passe, la justice demeure.

La traque est mon métier, d’Eric Emeraux, Plon, 336 p., 21 €.

« La traque est mon métier », d’Eric Emeraux, Plon, 336 p., 21 €.

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