La zone économique de Shenzhen à l’épreuve des attaques de Donald Trump

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A Shenzhen, le 31 octobre 2019.

Finalement, Xi Jinping n’est pas venu. Ni le président chinois ni le premier ministre, Li Keqiang, n’ont jugé utile de commémorer le 40e anniversaire de la zone économique spéciale de Shenzhen, portée sur les fonts baptismaux le 26 août 1980. Le South China Morning Post, quotidien de Hongkong, avait cru pouvoir annoncer la visite de Xi Jinping le 7 septembre, il n’en fut rien. En pleine guerre froide technologique avec les Etats-Unis, le Parti communiste chinois a décidé de faire profil bas. Ne rien céder sur l’essentiel, mais ne pas provoquer l’adversaire : telle est la ligne adoptée par Pékin.

C’est que les attaques du président américain et le Covid-19 mettent à rude épreuve cet ancien village de pêcheurs devenu, en une génération, une mégapole de vingt millions d’habitants. Ses fleurons sont à la peine. Huawei a un genou à terre. Le géant des télécoms ne va pas disparaître, mais son leadership mondial est clairement menacé. DJI, le leader des drones, est en partie cloué au sol. En tout cas, l’administration américaine, et notamment le Pentagone, n’ont plus le droit de recourir à ses services.

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Tencent ? Sa principale marque internationale – sa messagerie WeChat – est à deux doigts d’être interdite aux Etats-Unis. A la demande du gouvernement chinois, l’entreprise accepte certes de recevoir les journalistes… mais se contente de leur faire visiter son showroom en refusant de répondre à la moindre question. Seul Ping An, le géant de l’assurance, semble serein et profite de la crise sanitaire pour mettre en avant ses services dans le domaine de la santé.

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Symbole du monde d’avant

Du 115e étage de la Ping An Tower, la 4e tour la plus haute du monde, l’idée de faire une Greater Bay Area (« région de la grande baie »), qui engloberait Shenzhen, les villes environnantes, mais aussi les régions administratives voisines de Hongkong et Macao, semble aller de soi. Ponts et tunnels relient d’ailleurs déjà cet ensemble de plus de 70 millions d’habitants. Main-d’œuvre encore relativement bon marché de l’ex-usine du monde, technologies de pointe, cinq aéroports, quatre ports en eau profonde, hub financier, enfer du jeu… sur le papier, cette zone, lancée en 2017, dispose de tous les atouts. La Silicon Valley n’a qu’à bien se tenir. Mais on n’en est pas là.

Les attaques américaines et le Covid-19 ont refroidi les ardeurs et remettent en question une partie du modèle économique de Shenzhen

La Greater Bay Area n’est pas qu’affaire d’infrastructures. Aujourd’hui, pour passer de ses bureaux de Hongkong au siège de Shenzhen, Gareth Hewett, chef de la communication internationale de Ping An, a besoin de… deux semaines. Le temps de faire une quarantaine. Et même chose au retour. Résultat : basé à Hongkong, c’est par vidéoconférence qu’il s’exprime. La situation est un peu meilleure avec Macao, mais ce n’est que depuis le 23 septembre que les Chinois ont pu retrouver le chemin des casinos.

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