[Faits Divers] Escroquerie à la Sécu : le pharmacien déféré devant le procureur

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SAINT-DENIS. Entendus depuis lundi matin sur des faits présumés d’escroquerie et abus de biens sociaux, le titulaire de la pharmacie De Tassigny et deux de ses collaborateurs seront présentés ce matin au parquet.

Après de longs mois d’enquête, 48 heures de garde à vue auront suffit aux policiers de la brigade financière pour se faire une idée de la crédibilité des justifications apportées par le titulaire de la pharmacie De Tassigny aux nombreuses anomalies de gestion constatées dans son officine sur près de cinq années d’exercice (notre édition d’hier).

Soupçonné d’escroquerie au préjudice de la Sécurité sociale et d’abus de bien sociaux se doublant vraisemblablement d’une fraude fiscale massive, le pharmacien de Sainte-Clotilde Patrick Panchoo sera présenté ce matin à un magistrat du parquet. Ce dernier pourrait alors lui signifier sa convocation devant le tribunal correctionnel, ou bien décider d’ouvrir une information judiciaire s’il estime que des investigations supplémentaires sont nécessaires. Seules les deux premières infractions devraient alors être visées, la fraude fiscale et son blanchiment présumés devant d’abord faire l’objet d’une plainte des services fiscaux attendue dans les tout prochains jours.

Selon nos informations, le professionnel de santé n’a reconnu aucun des faits reprochés, semblant même “étonné” ou évoquant des “erreurs” face aux éléments récoltés par les enquêteurs et aux multiples mises en cause dont il fait l’objet de la part de confrères, de médecins, d’anciens salariés mais aussi de clients.

 

 

UNE SOIXANTAINE D’AUDITIONS

 

Préalablement à sa garde à vue, une soixantaine d’auditions avaient en effet été menées dans l’entourage de la pharmacie, permettant de se faire une idée du fonctionnement de cette officine sobrement qualifié “d’atypique” par une source judiciaire.

Ordonnances de complaisance, recettes ou commandes aux fournisseurs effacées, médicaments facturés sans être délivrés, chiffre d’affaire minoré, pressions sur des prescripteurs, petits cadeaux à la clientèle… “Des éléments qui ne peuvent être qualifiés d’”erreurs”, mais qui tendent plutôt à démontrer une certaine habileté”, confie une source proche de l’enquête.

À titre d’exemple, les policiers ont constaté avec étonnement que, sur une période de huit mois, aucune entrée d’argent liquide n’apparaissait sur les livres de comptes de la pharmacie. Comme si tout autre moyen de paiement que les chèques ou les cartes bancaires étaient proscrits dans l’établissement sur cette période. À moins que, comme le soupçonnent les policiers vu le train de vie du mis en cause, l’argent liquide partait directement dans ses poches.

Sa collaboratrice et compagne, également déférée ce matin, aurait d’ailleurs confirmé que le pharmacien était souvent en possession d’importantes sommes en liquide, telles que celles saisies à son domicile en perquisition. Quant au préparateur, employé de longue date de la pharmacie et lui aussi placé en garde à vue lundi, il a choisit de faire usage de son droit au silence.

 

 

SAISIES CONTESTÉES

 

Ils seront donc trois ce matin dans le bureau du procureur, qui pourrait requérir des mesures permettant de mettre un terme aux infractions présumées. Comme un placement en détention provisoire ou un contrôle judiciaire strict, interdisant par exemple aux intéressés de paraître à la pharmacie ou de quitter le territoire. Une mesure loin d’être anodine sachant que Patrick Panchoo a la double nationalité franco-mauricienne et que les liaisons aériennes seront très prochainement rétablies avec l’île-soeur.

Le pharmacien, qui encourt par ailleurs de nouvelles sanctions de son ordre sur le plan disciplinaire, aura donc plusieurs rendez-vous judiciaires à honorer dans les semaines qui viennent, et notamment l’examen de son appel contre les mesures de saisies patrimoniales dont il a fait l’objet au cours des opérations de perquisitions menées sur ses propriétés en décembre 2019.

Une maison et plusieurs véhicules avaient en effet été placés sous main de justice afin de garantir le remboursement du préjudice allégué par la Sécu. Un montant qui pourrait atteindre entre 3,5 et 4 millions d’euros en y incluant la fraude fiscale suspectée.

 

Sébastien Gignoux

[email protected]

 

 

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