Xin Dong Cheng, les vertus du bambou au service de l’art contemporain

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LETTRE DE PÉKIN

Ses yeux pétillant de malice et son sourire tendrement carnassier ne mentent pas. Grand collectionneur d’art contemporain, Xin Dong Cheng est aussi un insatiable joueur et un irrésistible séducteur. Il y a trente ans, en 1990, François Mitterrand et Jack Lang avaient d’ailleurs remarqué ce jeune barman du Théâtre des Bouffes du Nord, débarqué de Chine un an plus tôt, sur lequel veillait un ange gardien : Peter Brook, le patron du théâtre parisien.

Xin Dong Cheng

Deux ans plus tard, le jeune barman rencontre cette fois son pygmalion : Catherine Thieck, la directrice de la prestigieuse Galerie de France, située dans le quartier Beaubourg. C’est elle qui l’initie à l’art contemporain.

Dès 1992, Mitterrand et Lang confient au duo la première grande exposition d’un peintre français contemporain à Pékin. Il faut faire vite : les Etats-Unis y ont déjà exposé Robert Rauschenberg, le Royaume-Uni Gilbert & George, et Paris ne compte pas prendre trop de retard dans cette compétition pour séduire la Chine qui s’ouvre au monde. L’Elysée opte pour Pierre Soulages, un choix politiquement prudent.

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Malheureusement, la vente, dans le même temps, par Paris d’équipements militaires à Taïwan repoussera le projet de deux ans. Xin Dong Cheng en tirera une précieuse leçon : « Cette expérience me fait comprendre à quel point la politique, la diplomatie, l’économie et les courants de nos sociétés peuvent peser sur une exposition d’art. »

Globe-trotteur

Diplômé de la Sorbonne et de l’Ecole du Louvre, muni désormais d’un passeport français, Xin Dong Cheng retourne en Chine en 1999. Entre-temps, son pays natal a découvert les lois du marché – mais celui de l’art contemporain reste inexistant.

Souvent proches des étudiants massacrés à Tiananmen en 1989, les artistes vivent surveillés par la police, dans un monde parallèle fait de bars, d’entrepôts et de squats. Avec d’autres, Xin Dong Cheng participe à l’éclosion de ce marché. Dès 1999, il y ouvre sa première galerie. En 2002, il deviendra l’un des piliers du fameux District 798, ces anciennes usines militaires de Pékin reconverties en lieu culturel qui, aujourd’hui encore, restent au cœur de l’art contemporain chinois.

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Après Soulages, Xin Dong Cheng ouvre les portes de la Chine à d’autres grands artistes français, notamment Martial Raysse et Daniel Buren. L’installation de ce dernier au Temple du Ciel, en 2004, reste emblématique des audaces de l’époque.

Xin Dong Cheng devient incontournable dans le monde de l’art contemporain chinois. Chirac, Sarkozy, Hollande, Raffarin, Villepin… la plupart des dirigeants français, de passage à Pékin, passent par sa galerie ou vont dîner dans l’appartement que Xin Dong Cheng et son épouse, Caroline Puel, occupent au centre de Pékin et où sont exposées les plus belles pièces de sa collection.

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