L’Australie coupée du monde pour endiguer la pandémie de Covid-19

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A Melbourne (Australie), le 28 septembre 2020.

Difficile de se réjouir du succès d’une politique dont on est l’une des victimes collatérales. Lundi 28 septembre, Juna Devasia, comme tous les habitants de Melbourne, s’est félicitée que sa ville, après un confinement de près de trois mois, ait pu lever le couvre-feu et assouplir les mesures de restriction. L’Etat de Victoria, où est situé Melbourne, a affronté durant l’hiver austral une deuxième vague plus violente que la première : le nombre de contaminations avait atteint plus de 700 par jour fin juillet. Un confinement plus strict de six semaines a été alors décrété. L’Australie aujourd’hui n’enregistre plus qu’une dizaine de nouveaux cas de Covid-19 par jour.

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Mais Juna Devasia, coincée en Inde, désespère de pouvoir rentrer chez elle. Depuis que l’île-continent a fait de la fermeture de ses frontières internationales la pierre angulaire de sa stratégie de lutte contre le coronavirus, en mars, des dizaines de milliers de personnes ne parviennent pas à retourner dans leur pays tandis que des dizaines de milliers d’autres n’arrivent pas à en sortir. « En théorie, les Australiens et les résidents permanents peuvent rentrer. Mais il n’y a pas suffisamment de vols, ni assez de places sur ces vols. Impossible de trouver un billet. Ma fille d’un an n’a pas vu son père depuis sept mois », se désole la jeune femme.

Canberra a fermé ses frontières aux étrangers non-résidents le 20 mars et, pour les autres, a mis en place un système de quarantaine obligatoire dans des hôtels. La situation s’est compliquée en juin quand des gardes privés, affectés à la surveillance de ces hôtels à Melbourne, ont contracté le virus et l’ont propagé dans la ville.

Pour réduire les risques, le gouvernement a alors établi un quota de 4 000 personnes autorisées à entrer dans le pays par semaine, porté, depuis, à 6 000. Les compagnies aériennes ont dû limiter le nombre de passagers à une trentaine par vol. Elles ont, en sus, privilégié les classes affaires, plus rentables. « Il y a actuellement 35 700 Australiens, bloqués à l’étranger, dénonce Joel Clark, membre d’Amnesty International Australie. La législation internationale garantit le droit de chacun de regagner son pays. Ce quota dénie ce droit. »

« Sommes-nous devenus un Etat carcéral ? »

Pour quitter l’île-continent, c’est encore plus compliqué. « Mes parents sont âgés. Ils vivent à Vence [Alpes-Maritimes]. Je ne peux pas aller les voir », regrette notamment Monique Laura, Franco-Australienne installée à Sydney. Afin de sortir du territoire, les Australiens, les binationaux et même les résidents permanents doivent obtenir une dérogation et pour cela, prouver que leur voyage répond à un besoin impérieux d’ordre familial ou professionnel. Rendre visite à un proche, en bonne santé, n’est pas un motif valable.

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