Expulsions de fermiers, contamination des cours d’eau… au Brésil, réquisitoire contre « le soja de sang »

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Dans l’Etat de Mato Grosso, au Brésil, une habitante de la ville de Claudia tente d’éteindre un feu, le 10 août 2020.

L’image est saisissante : une femme se précipite au-devant des flammes qui écrasent son village sous d’épaisses fumées, un dérisoire seau d’eau à la main. Les incendies démesurés qui ravagent les forêts de l’Amazonie ainsi que les savanes arborées du Cerrado – victimes d’une disparition encore plus rapide –, sont souvent documentés. Mais la nature n’est pas la seule à souffrir. Le rapport de l’ONG norvégienne Rainforest Foundation Norway et de l’association Canopée, rendu public mardi 29 septembre, témoigne aussi du sort des communautés rurales du « Matopiba », un terme forgé pour désigner les quatre Etats cibles de l’agro-industrie (Maranhao, Tocantins, Piaui et Bahia).

En un an, de juillet 2019 à juillet 2020, la déforestation a encore augmenté d’au moins 34,5 % au Brésil, selon les données officielles. Les Etats européens eux-mêmes s’en inquiètent. Huit d’entre eux – dont la France, l’Allemagne, et l’Italie –, ont adressé une lettre ouverte au vice-président, Hamilton Mourao, le 15 septembre, pour lui faire part de leur inquiétude.

Comment les entreprises de leurs pays pourraient-elles « respecter les critères sociaux et environnementaux » que leurs consommateurs sont en droit d’attendre, si leurs chaînes d’approvisionnement sont contaminées par des productions – viande de bœuf, soja, or, caoutchouc entre autres –, issues de la destruction d’espaces naturels ? Ne serait-il pas temps que le gouvernement brésilien s’engage contre ce fléau ?

Pas le moindre agent de l’administration de l’environnement pour lutter contre les incendies ou un quelconque représentant de l’Etat pour faire respecter les espaces naturels : voilà précisément ce qui a marqué les quatre enquêteurs, dont le photographe Victor Moriyama et la vidéaste Fernanda Ligabue, partis à la rencontre des petits paysans et communautés autochtones pour le compte de la fondation Rainforest Foundation Norway et de Canopée.

L’ancienne savane aux allures de déserts lunaires

Ils ont parcouru plus de 2 000 kilomètres depuis Palmas, capitale de l’Etat du Tocantins, au cœur du Cerrado, puis ont roulé 2 000 kilomètres supplémentaires sur la route fédérale BR163, qui relie l’Amazonie au port de Santarem. Cette voie stratégique traverse des zones menacées par l’exploitation forestière et l’extraction d’or illégales, et par l’accaparement des terres, indique le rapport. Les camions la fréquentent en permanence jusqu’au fleuve Amazone sur lequel partent les cargos chargés de soja vers les marchés chinois et européens.

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