Etats-Unis, moments de vérité. Le débat Joseph Stiglitz-Thomas Piketty

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Tensions raciales, polarisation extrême du débat politique, Covid-19, crise économique majeure… A moins de deux mois de l’élection présidentielle, les Etats-Unis affrontent plusieurs moments de vérité dont l’issue conditionnera leur avenir immédiat mais aussi celui de la planète. Quel sera l’impact à court et à long terme de cette crise aussi inédite que protéiforme ?

La Maison française de l’université Columbia (New York), en partenariat avec Le Monde, a proposé aux économistes Joseph Stiglitz et Thomas Piketty d’en débattre en duplex et en direct jeudi 10 septembre 2020 – débat qui aurait dû avoir lieu à Columbia dans le cadre du premier Festival du Monde à New York qui a été repoussé aux 12 et 13 mars 2021 pour des raisons sanitaires.

Voici le texte intégral de cette émission spéciale, animée par la directrice éditoriale du Monde, Sylvie Kauffmann, et dont vous pouvez retrouver la version originale, en anglais, sur le site de Columbia Global Centers.

Sylvie Kauffmann : Joe Stiglitz, comment évaluez-vous la situation économique de votre pays aujourd’hui, à peu près six mois après l’arrivée du Covid-19 aux Etats-Unis ?

Joseph Stiglitz : La situation américaine n’est pas bonne. La pandémie et ses conséquences économiques reflètent une bonne partie des dysfonctionnements préexistants aux Etats-Unis. Le pays n’était pas préparé, à deux égards. Pas préparé à organiser son système de protection sociale, son système de santé.

Face à ce virus, il n’y a pas d’égalité des chances : il frappe plus durement la santé des plus fragiles. Comme vous le savez peut-être, l’espérance de vie moyenne aux Etats-Unis est parmi les plus basses des pays développés. Elle est aujourd’hui plus basse qu’il y a quatre ans, donc elle se dégrade. Il y a, surtout, d’énormes inégalités d’accès au système de santé.

Les Etats-Unis sont le seul pays à l’économie avancée qui ne reconnaisse pas le droit d’accès aux soins comme un droit humain fondamental. D’importantes parties de la population n’ont tout simplement pas accès au système de santé. A cause de la pauvreté, elles n’ont pas non plus accès à une bonne alimentation. Ces conditions préexistantes nous rendaient donc particulièrement vulnérables.

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On sait l’importance de l’Etat dans la réponse aux catastrophes, qu’il s’agisse des catastrophes naturelles ou tout type d’imprévu. Dans ce cas particulier, encore une fois, c’est l’impréparation qui a caractérisé la situation. Nous aurions dû nous y attendre. Il y avait eu des avertissements : le SRAS, le MERS, Ebola…

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