un ancien commandant de l’UCK comparaît pour crimes de guerre

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Le bâtiment abritant le tribunal spécial pour le Kosovo, à La Haye, le 28 septembre.

Salih Mustafa est le premier des ex-commandants de l’Armée de libération du Kosovo (UCK) à comparaître devant le tribunal spécial pour le Kosovo. Arrêté le 24 septembre à Pristina et immédiatement transféré et incarcéré à La Haye, aux Pays-Bas, où siège ce tribunal, il est poursuivi pour des crimes de guerre commis en 1999. Dès sa première comparution, lundi, son avocat néerlandais, Julius von Boné, a prévenu : « Si l’on est assis ici, cela ne veut pas dire que la défense accepte l’établissement de ce tribunal. » Créé par l’Union européenne à l’instigation des Etats-Unis, en 2015, ce tribunal avait été adopté à reculons par le parlement à Pristina et reste aujourd’hui largement contesté.

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A La Haye, lorsque le juge français Nicolas Guillou, revêtu de la robe des magistrats kosovars, a demandé à Salih Mustafa de décliner son identité, l’ex-combattant a expliqué être « un conseiller du ministère de la défense de la République du Kosovo ». Mais il y a plus de vingt ans, le « commandant Cali », de son nom de guerre, combattait à la tête d’un bataillon déployé dans le nord-est du Kosovo, proche de ce qui deviendra la frontière avec la Serbie. Le conflit opposant les forces serbes de Slobodan Milosevic à la guérilla indépendantiste de l’UCK avait fait près de 13 000 morts et prit fin à la suite de l’intervention de l’OTAN et d’une intense campagne de bombardements.

Intimidation de témoins

Salih Mustafa avait alors 27 ans. Selon son acte d’accusation, c’est sous ses ordres qu’au moins six prisonniers auraient été détenus dans une étable du village de Zllash, en avril 1999, avant d’être torturés et « battus avec divers instruments », brûlés, menacés de mort et contraints aux aveux. L’un d’entre eux n’aurait pas survécu. Les lèvres masquées – Covid-19 oblige –, Salih Mustafa a affiché un sourire de défi à la lecture des charges, puis demandé du temps avant de dire s’il plaide coupable, ou non, des crimes de guerre pour détention arbitraire, torture, meurtre, et traitement cruel dont il est accusé.

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La création de ce tribunal avait été décidée après la publication d’un rapport du sénateur suisse Dick Marty, en 2010, lui-même lancé après les révélations de l’ancienne procureure du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), Carla del Ponte, qui dénonçait des faits de trafics d’organes. Mais l’acte d’accusation émis contre Salih Mustafa n’en fait pas état. Quant au TPIY, il avait poursuivi quelques responsables kosovars pour des crimes de guerre. Parmi eux, l’ex-premier ministre Ramush Haradinaj, qui sera finalement acquitté. Lors de son procès, Carla del Ponte avait dénoncé l’intimidation de témoins au Kosovo où « le problème est généralisé, systématique et potentiellement meurtrier ». Et le Tribunal pour le Kosovo n’aura pas échappé aux pressions sur les témoins.

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