« Nétanyahou est en tête. Ses tontons Trump et Poutine respirent »

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Les présidents américain et russe ont fait campagne pour le premier ministre israélien, lors des élections générales du 9 avril. Il faut dire qu’ils ont beaucoup de points en commun, liste l’éditorialiste Alain Frachon dans sa chronique.

Publié aujourd’hui à 01h08, mis à jour à 04h44 Temps de Lecture 4 min.

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Le président russe, Vladimir Poutine, et le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, lors de leur rencontre à Moscou, le 4 avril.
Le président russe, Vladimir Poutine, et le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, lors de leur rencontre à Moscou, le 4 avril. ALEXANDER ZEMLIANICHENKO / AP

Ce mercredi 10 avril, à la Maison Blanche et au Kremlin, on se préparait à fêter la nouvelle avec la même et intense satisfaction. On restait prudent, bien sûr : la vie politique israélienne peut réserver des surprises. Mais le candidat de Donald Trump et de Vladimir Poutine est le mieux placé pour former le prochain gouvernement. En ce lendemain d’élections générales en Israël, « Bibi » est en tête. Ses tontons respirent.

Le président américain, Donald Trump, avec le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou à la Maison Blanche, à Washington, le 25 mars.
Le président américain, Donald Trump, avec le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou à la Maison Blanche, à Washington, le 25 mars. Leah Millis / REUTERS

L’Américain et le Russe ont ostensiblement fait campagne pour Benyamin Nétanyahou. Ce parrainage affiché à l’avance était, qu’ils le veuillent ou non, une manière de feu vert implicite à la politique que le chef du Likoud, la droite israélienne, entend mener à l’adresse des Palestiniens : l’enterrement définitif de la solution dite des deux Etats – un Etat palestinien aux côtés d’Israël.

Sur le point de réaliser un vieux rêve

Nétanyahou n’a pas caché ses intentions. Il va poursuivre la colonisation de la Cisjordanie. S’il exerce un cinquième mandat, il étendra la loi israélienne à toutes les implantations dans ce territoire palestinien. Cela revient à annexer une bonne partie de la Cisjordanie – rendant illusoire le projet d’en faire un jour le cœur d’un futur Etat palestinien. C’est une date dans l’histoire du conflit israélo-arabe.

Lire aussi Israël : Nétanyahou bien placé pour former une nouvelle coalition à l’issue d’élections législatives très serrées

Nétanyahou est poursuivi par la justice pour corruption. Il veut obtenir l’accord de ses partenaires de droite et d’ultradroite dans la prochaine coalition pour qu’ils votent une loi empêchant toute poursuite judiciaire contre un premier ministre en fonction. En contrepartie, ceux-ci seront d’autant plus à même d’exiger de « Bibi » la stricte application de leur programme : l’extension de la souveraineté israélienne de la Méditerranée au Jourdain.

Grâce à la poursuite continue des implantations en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967, la droite israélienne est sur le point de réaliser son vieux rêve. Faible et divisé, le mouvement national palestinien a sa part de responsabilité. Contraire au droit international, l’annexion va être banalisée, parce que la colonisation est, de facto, tolérée. Pas d’hypocrisie : depuis quelques années, cette évolution s’est faite avec l’accord implicite de « la communauté internationale » – et, notamment, des Etats-Unis et de la Russie.

Une jolie performance diplomatique

Le président russe, Vladimir Poutine, and le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, lors de leur rencontre à Moscou, le 4 avril.
Le président russe, Vladimir Poutine, and le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, lors de leur rencontre à Moscou, le 4 avril. POOL New / REUTERS

Outre une bonne situation économique et sécuritaire, « Bibi » peut ajouter à son bilan à la tête du gouvernement – presque dix années sans interruption – une jolie performance diplomatique. Il a su profiter des infinis déchirements du Moyen-Orient pour marginaliser la question palestinienne. Celle-ci est découplée des relations qu’Israël peut entretenir avec les Etats-Unis, la Russie, la Chine, l’Inde ou les vingt-huit membres de l’Union européenne. A l’exception du monde arabe, l’état du dossier israélo-palestinien n’est plus un paramètre pris en compte par le monde extérieur dans ses relations avec Israël.

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