L’équipe Trump accusée d’avoir tenté de décourager le vote des Afro-Américains en 2016

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L’équipe de campagne numérique de Donald Trump a tenté de dissuader des millions d’Afro-Américains de voter pour l’élection présidentielle américaine de 2016, accusent des journalistes de la chaîne de télévision britannique Channel 4 News dans une enquête diffusée lundi 28 septembre.

La chaîne a obtenu un fichier, utilisé selon elle par l’équipe de campagne il y a quatre ans, qui concerne près de 200 millions d’électeurs américains, classés en différentes catégories afin de pouvoir leur envoyer des publicités ciblées sur les réseaux sociaux. Le niveau de détail de ce fichier est très important : outre des informations classiques (adresses, dates de naissance) il comporte aussi des éléments sur les possesseurs d’armes à feu ou d’animaux de compagnie, ainsi que l’origine ethnique des électeurs – ce qui est légal aux Etats-Unis.

Dans ce gigantesque fichier, plus de 3,5 millions d’Afro-Américains étaient placés dans une catégorie baptisée « dissuasion », avec pour objectif de les pousser à s’abstenir de voter, selon Channel 4 News. Les Afro-Américains étaient bien plus nombreux que d’autres communautés à être visés par cette stratégie, selon les journalistes, qui expliquent qu’en Géorgie, par exemple, bien que les Noirs représentent 32 % de la population, ils constituaient 61 % des membres de la catégorie d’électeurs à dissuader.

« Cette stratégie a précédé un effondrement du vote noir dans des Etats-clés, comme le Wisconsin », avant la victoire finale de Donald Trump, souligne le documentaire. L’enquête n’a cependant pas permis d’établir avec certitude dans quelle mesure cet effondrement du vote noir était lié aux actions de la campagne Trump sur les réseaux sociaux, Facebook n’ayant pas rendu publiques l’ensemble des publicités ciblées utilisées par la campagne en 2016. A l’époque, cette désaffection des électeurs afro-américains avait aussi été expliquée par un moindre enthousiasme pour la candidature d’Hillary Clinton par rapport à celle de Barack Obama.

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Le rôle de Cambridge Analytica

La campagne numérique du candidat républicain en 2016 avait eu recours aux services de la société britannique Cambridge Analytica, qui avait collecté et exploité sans leur consentement les données personnelles d’utilisateurs de Facebook à des fins politiques. Ce 24 septembre, le PDG de l’entreprise, Alexander Nix, a été condamné à sept ans d’interdiction de diriger une entreprise par un tribunal britannique pour son comportement « dépourvu d’éthique ».

Brad Parscale, directeur de la campagne numérique de Trump en 2016, avait assuré que son équipe n’avait pas ciblé les électeurs noirs. « Je dirais que je suis presque sûr à 100 % que nous n’avons mené aucune campagne qui ciblait les Afro-Américains », a-t-il déclaré aux journalistes de PBS Frontline. Mais les enquêteurs de Channel 4 News affirment avoir consulté un document confidentiel dans lequel Cambridge Analytica reconnaît avoir ciblé les Afro-Américains.

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De nombreuses publicités négatives destinées à décourager le vote en faveur d’Hillary Clinton, notamment des vidéos reprenant les déclarations de la candidate dans les années 1990 sur les « super prédateurs » – référence aux délinquants noirs avaient été diffusées sur Facebook durant la campagne.

Cité par Channel 4 News, Jamal Watkins, vice-président de la NAACP (pour National Association for the Advancement of Colored People – « Association nationale pour la promotion des personnes de couleur »), principale organisation de défense des droits civiques des Afro-Américains, s’est dit « choqué » et « troublé » par ces révélations. « Nous utilisons des données similaires à un fichier d’électeurs, mais pour motiver, persuader et encourager les gens à participer. Nous n’utilisons pas les données pour dire qui nous pouvons décourager. Cela semble, fondamentalement, être un changement par rapport à la notion de démocratie », a-t-il réagi.

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Le Monde avec AFP

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