En Inde, les écoles sont fermées depuis six mois et les inégalités se creusent

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Des élèves écoutent Rajat Kumar Patra dans un centre de soutien scolaire informel, qui accueille des enfants et des adolescents du bidonville de Mayar Vihar, à New Delhi, le 20 septembre.

Le long des rives de la Yamuna, le fleuve qui traverse New Delhi, il est à peine 8 heures, samedi 19 septembre, quand Rajat Kumar accueille ses premiers élèves – un groupe d’une dizaine de jeunes de 14 ans. L’école informelle est rudimentaire, des sièges en plastique ou en bambou, un tableau pliable, placés sur un terrain en terre, sous les immenses piliers d’une future voie de métro aérienne en construction. Le terrain est un capharnaüm inimaginable, encombré d’engins de chantier et de poutrelles métalliques, où vaquent chiens, chèvres, vaches. Il y a bien une petite hutte équipée de bureaux, mais la température à Delhi dépasse, ce matin-là encore, 38 °C, avec un taux d’humidité élevé qui rend l’atmosphère suffocante.

Rajat est ingénieur, et lorsque l’épidémie de coronavirus a débuté, il a décidé de rejoindre ce centre de soutien scolaire aux enfants de la Yamuna, créé il y a six ans par Satyendra Pal Shakya, un étudiant. Avec quatre autres bénévoles, il enseigne les mathématiques, les sciences, l’anglais et l’hindi à plus de 300 enfants et adolescents du bidonville de Mayur Vihar. « Avant l’épidémie, les enfants allaient dans une école publique à environ un kilomètre d’ici, et le centre leur apportait une aide pour leurs devoirs. Mais l’établissement a fermé. Désormais, nous sommes leur seul lien avec la scolarité, car les parents sont trop pauvres pour permettre à leurs enfants de suivre les cours en ligne. Le réseau de téléphonie n’est pas très bon ici et il n’y a pas d’électricité, en dehors de quelques panneaux solaires. »

Voilà bientôt sept mois que les enfants de la Yamuna, comme 321 millions d’écoliers et étudiant indiens, ont dû brutalement quitter leur école. Le pays comptait moins de 500 cas, le 16 mars, quand le premier ministre Narendra Modi a ordonné la fermeture de tous les établissements scolaires, publics ou privés, par mesure de précaution.

La fin de la cantine

Des milliers de familles vivent près des rives de la Yamuna, dont environ 7 000 à 8 000 enfants, sous des baraques de fortune, souvent de simples bâches en plastique, installées sur des friches appartenant au gouvernement. Les parents sont, pour la plupart, des migrants issus du Bihar ou de l’Uttar Pradesh, qui cultivent là des légumes ou des plantes avec de l’eau plus ou mois polluée. Une vie rude et miséreuse. La récolte se vend à bas prix, car la Yamuna est un cloaque souillé par les rejets des usines et par les immondices de toutes sortes.

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