L’Arménie et l’Azerbaïdjan, à nouveau au bord de la guerre au Haut-Karabakh

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Affrontements dans la région du Haut-Karabakh, le 27 septembre. Image diffusée par le ministère des affaires étrangères arménien.

La poudrière du Haut-Karabakh, l’un des plus anciens conflits gelés de l’Europe post-soviétique, menace d’exploser en nouvelle guerre. Au moins vingt-quatre personnes sont mortes et plus d’une centaine ont été blessées au cours de combats ce week-end dans cette région séparatiste d’Azerbaïdjan à majorité arménienne, située entre Turquie et Russie. Bakou et Erevan se rejettent la responsabilité, l’armée de l’un affirmant réagir respectivement aux agissements de l’autre. Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a dénoncé une « agression » qu’il s’est engagé à « vaincre ». Le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, l’a accusé d’avoir « déclaré la guerre à notre peuple ». Sur le terrain, les deux camps échangent, depuis samedi 26 septembre, des tirs d’artilleries. L’Azerbaïdjan a aussi procédé à des bombardements aériens.

Entre provocations de combattants cherchant à saboter tout processus de paix et manœuvres géopolitiques de grandes puissances se servant d’un conflit local, le Haut-Karabakh s’embrase régulièrement. Couverte de grenadiers et de vignes mais aussi de canons camouflés dans la verdure, cette magnifique région montagneuse du Caucase est contrôlée par Erevan et peuplée de 150 000 habitants majoritairement Arméniens. République autoproclamée, elle est revendiquée par Bakou depuis qu’elle a fait sécession de l’Azerbaïdjan avec le soutien arménien. Elle vit officiellement sous le régime du cessez-le-feu signé en 1994 après une longue guerre au lourd bilan (30 000 morts). En juillet dernier et à nouveau ce week-end, les incidents se multiplient toutefois comme jamais en vingt-six ans de paix précaire sur cette ligne de front qui s’est enterrée. C’est comme Verdun à peine modernisé cent ans après, avec ces « poilus » du XXIe siècle terrés dans des tranchées à deux mètres de profondeur entre blocs de béton, vieux pneus et barbelés.

Comme lors des précédentes flambées de violences, ni Bakou ni Erevan n’ont ce week-end donné d’explications détaillées sur l’enchaînement des faits. Le bilan de 24 morts, le plus lourd depuis 2016, inclut des civils, notamment une femme et un enfant du côté arménien et une famille de cinq personnes du côté azerbaïdjanais. Mais les belligérants restent vagues sur leurs pertes militaires. L’Azerbaïdjan assure avoir conquis des territoires et repris le contrôle de la région. L’Arménie dément et affirme que sa riposte a fait subir des pertes à l’armée azerbaïdjanaise. Tout comme les autorités « autonomes » du Haut-Karabakh, financées par Erevan, Nikol Pachinian, a décrété « la mobilisation générale », instauré « la loi martiale » et souhaité « longue vie à la glorieuse armée arménienne ! ». Le premier ministre arménien a déclaré que Bakou et Erevan sont au bord d’une « guerre d’envergure ». Il a dénoncé l’ingérence « agressive » de la Turquie, fidèle soutien de Bakou.

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