Lesbos, symbole de l’échec de la politique migratoire européenne

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Ouvert par les autorités grecques en 2013 comme centre de premier accueil pour migrants, le camp de Moria détruit les 8 et 9 septembre était depuis 2015 l’un des « hotspots » de l’Union européenne (UE). A l’époque, au plus fort de la crise migratoire, il s’agissait d’accueillir et d’identifier les migrants dans ces structures, situées en bordure de l’UE, afin de déterminer si leur demande d’asile était recevable et d’organiser, le cas échéant, leur renvoi.

Conçu pour accueillir moins de 3 000 personnes, le camp de Moria s’est vite étendu de façon incontrôlée, sous la pression conjointe des nouvelles arrivées sur l’île, depuis les côtes turques toutes proches, et de la lenteur du traitement des demandes d’asile. Aux conteneurs mis en place par les autorités grecques, s’ajoutent progressivement, dans les oliveraies environnantes, des tentes et des abris de fortune installés par les migrants venus du Proche-Orient, d’Afghanistan ou d’Afrique subsaharienne. Le 7 septembre 2020, veille des incendies, le site de Moria hébergeait selon les autorités grecques 12 589 personnes.

Une « situation inhumaine » aggravée par le confinement

L’histoire de Moria a été émaillée d’incidents et de violences lié au surpeuplement du camp : files interminables pour accéder à la nourriture et aux services de base, sanitaires insuffisants, rixes, saleté, départs de feu causés par les chauffages de fortune, tentatives de suicide, cas d’automutilation chez les enfants… Les ONG dénonçaient régulièrement les conditions de vie « inhumaines » de Moria.

Sur le camp de Moria, le 24 août, quelques jours avant l’incendie.

Plus récemment, l’épidémie de Covid-19 a aggravé l’enfermement et le désespoir des migrants. Les mesures de confinement imposées depuis le mois de mars ont été durcies début septembre, à la suite de la découverte d’un cas positif. Les incendies début septembre auraient été provoqués, selon les autorités grecques, par des résidents du camp eux-mêmes, pour protester contre la dureté de l’enfermement. Aucune campagne de tests n’avait auparavant pas été organisée par Athènes dans les camps situés sur les îles de la mer Egée, malgré la promiscuité et l’insalubrité qui les caractérisent.

 

Lesbos, un cul-de-sac pour les migrants

Début septembre, plus de 14 500 migrants étaient bloqués à Lesbos, dans le camp de Moria, et dans les structures alternatives mises en place au fil des années par la municipalité et les résidents de l’île, à Kara Tepe et Pikpa, ou encore par le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Les migrants ayant le droit de se déplacer en Grèce continentale pendant l’étude de leur demande d’asile restaient bloqués sur l’île, faute de mesures prévues pour leur transfert, et les relocalisations vers le continent organisées ponctuellement par les autorités ont toujours été insuffisantes pour désengorger les structures d’accueil de l’île.

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