[Société] Unité Covid au CHU Nord : “Nous n’avons jamais arrêté le combat”

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Le CHU nord nous a ouvert les portes d’une unité covid+, celle installée depuis le début de l’épidémie dans le service de pneumologie, piloté par le docteur Virgile Gazaille. Si la longueur de la crise sanitaire commence à se faire sentir pour tout le personnel, l’organisation est désormais rodées. L’enjeu aujourd’hui : arriver à absorber l’afflux de patients covid tout en poursuivant l’ensemble des autres activités. Une équation délicate.

Le docteur Virgile Gazaille est chef du service pneumologie du CHU nord depuis 2013. Huit médecins travaillent dans ce service éclaté sur de nombreux sites sur l’île, aux côtés de dix infirmières et onze aide-soignants.

 

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En mars dernier, c’est la pneumologie, installée au 5e niveau du CHU nord, qui a reçu le premier cas de covid. Depuis, les malades se sont succédé. Le service s’est scindé en deux parties : une unité covid+ a été créée, isolée de la zone ambulatoire. Sur les 20 lits dédiés aux patients covid, 11 étaient occupés jeudi (le CHU comptait 16 patients covid+ au total). En dehors de la réanimation, une autre unité covid existe au service des maladies infectieuses qui dispose de 16 lits. Depuis quelques semaines, face à la multiplication des cas, le CHU sud s’est aussi organisé pour avoir 15 lits dédiés.

 

VIDEO. Pour le chef des urgences, “on essaie surtout de se préparer à ce qui pourrait arriver”

 

«En mars, on a compris rapidement qu’on allait être impacté quand on a vu le nombre d’insuffisances respiratoires. Aujourd’hui, contrairement au début d’année, on connaît mieux la maladie. On sait d’emblée trier les malades, on a affiné les critères avec le temps. Avec 6 mois de recul, l’organisation s’est améliorée. Les cas graves partent rapidement en réanimation.

 

 

L’activité se fait par flux : les entrées se font surtout à partir du mercredi. Mais notre taux d’occupation est stable depuis 3 semaines, il y a de la marge. Si vraiment ça devait flamber, d’autres services peuvent libérer des lits», explique le Dr Virgile Gazaille. «Au début de l’année, le confinement a facilité les choses, l’activité a été très réduite et on a pu libérer des places. On a pu monter jusqu’à 100 lits dédiés, mais il a fallu vider plusieurs services. Maintenant, on sait qu’il faut que les services restent ouverts. On doit faire en sorte que les patients covid ne soient pas pris en charge au détriment des patients non covid. On ne doit pénaliser personne. Depuis juillet, on doit gérer le contre-coup du confinement : les patients sont revenus consulter en masse et tout l’enjeu actuel est de rattraper le retard de prise en charge.»

 

«L’incertitude du futur»

 

«Depuis le 10 août, on observe une hausse du nombre de cas. Les personnels ont eu un court répit durant quelques semaines. En réalité, nous n’avons jamais arrêté le combat. Mais les personnels sont prêts, on s’attend à ce que ça dure plusieurs mois encore. Il faut s’adapter à chaque profil de patient. Ce n’est pas facile tous les jours. Les règles de prise en charge ou de vie dans l’hôpital changent constamment», indique Sophie Hoareau, cadre de santé.

 

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Le Dr Virgile Gazaille le reconnaît, quand le covid a déboulé en début d’année, les mesures prises ont sans doute été «un peu excessives». Avec une meilleure connaissance de la maladie, les procédures ont évolué depuis : les médecins peuvent garder un masque chirurgical pour la majorité des examens au lieu de porter un FFP2 ; ils savent aussi que les gants ne servent à rien. «Nous utilisons mieux les équipements. Nous avons un prévisionnel des stocks toutes les semaines», assure Virgile Gazaille.

 

VIDEO. Pour le directeur du CHU, “l’enjeu est de continuer à prendre en charge tous les patients”

 

Reste que si la majorité des patients repartent guéris, certains ont gardé des séquelles, même après 6 mois. «Nous avons des patients plutôt âgés qui n’ont pas récupéré leur état antérieur. Ils sont repartis à domicile sous oxygène longue durée car au moindre effort ils sont essoufflés. Concernant les patients actuels, nous espérons les sevrer de l’oxygénation dans quelques semaines.»

 

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Si le chef de service n’est pas stressé pour l’organisation de son service, il s’interroge sur notre façon de vivre. «Le plus inquiétant, c’est l’incertitude quand on pense au futur : est-ce qu’on va devoir changer de vie définitivement ou est-ce qu’on va pouvoir un jour retrouver une vie normale ? On n’en sait rien, et pour nous c’est déstabilisant.»

 

Emilie Marty

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