Comment le gaz rebat les cartes en Méditerranée orientale

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Publié aujourd’hui à 11h45

Prenez un lieu tiraillé de tensions militaires, ajoutez-y une forte odeur de gaz : il y a de grandes chances que la situation s’envenime. Il arrive aussi que le pragmatisme l’emporte sur les vieux antagonismes. Dans tous les cas, la présence d’hydrocarbures est susceptible de bouleverser la donne… Les découvertes, depuis 2009, de champs gaziers en Méditerranée orientale auraient pu s’avérer une bénédiction pour ce bassin tourmenté. Les réserves estimées n’y sont-elles pas comparables à celles de la richissime Norvège ? « [Ces] découvertes ont le potentiel de changer l’histoire, écrivait, en 2013, l’ancien secrétaire d’Etat allemand à la défense Friedbert Pflüger, alors directeur du Centre européen pour la sécurité de l’énergie et des ressources (Eucers) au King’s College de Londres. Elles pourraient apporter la prospérité à Israël, à Chypre et à la Turquie, ou plonger la région, déjà en proie au conflit turco-chypriote et à la guerre en Syrie, dans une crise plus profonde encore. »

Le développement de la technologie de forage en eau profonde ou très profonde, allié à la ténacité d’une poignée de compagnies pétro-gazières, a permis d’atteindre ces zones restées jusqu’alors inexplorées. Pour autant, l’exploitation effective – et très coûteuse – de ces gisements reposera surtout sur l’établissement d’équilibres géopolitiques délicats dans cette zone allant de Chypre à l’Egypte, en passant par le Liban, Israël et les territoires palestiniens.

Coups de force d’Ankara

C’est le nom de la déesse grecque de l’amour qui fut choisi pour baptiser le gisement de gaz naturel découvert au sud de Chypre, en 2011, par le groupe pétrolier texan Noble Energy. Après « Aphrodite », a surgi l’irrésistible nymphe « Calypso », nom donné à un autre bloc d’exploration foré par le groupe italien ENI, avec le soutien de Total et de l’américain ExxonMobil. Ces champs ont beau être prometteurs, leur exploitation massive n’est pas près de commencer au large de cette île scindée, depuis l’invasion turque de 1974, entre une entité sud, membre de l’Union européenne (UE), et une entité nord reconnue par la seule Turquie. Les esprits optimistes – et les compagnies pétrolières – espéraient pourtant que les perspectives d’enrichissement encourageraient les deux parties à trouver un accord, après l’échec du dernier référendum, en 2004, sur la réunion de l’île.

« La Turquie n’a pas trouvé dans ses eaux de réserves significatives. Alors elle cherche à étendre sa ZEE, dans l’espoir de trouver des hydrocarbures, et à maintenir son influence régionale. » Alessandro Bacci, consultant chez IHS Markit

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