Israël-Palestine : l’équation à un Etat

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Tanya Habjouqa/NOOR  Le Monde
Kaukab village, Israel

Awad Abdelfattah is active in the campaign One Democratic State

TANYA HABJOUQA / NOOR POUR « LE MONDE »

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Publié aujourd’hui à 01h56

Au nord de Ramallah, perché sur des collines rocailleuses face à une colonie israélienne, le village de Nabi Saleh est un symbole de la résistance non armée palestinienne. De 2009 à 2016, les habitants ont organisé, chaque vendredi, des manifestations pacifiques, filmé les attaques des soldats et des colons israéliens, les terres confisquées… La sédition telle que la professe l’Autorité palestinienne (AP) en Cisjordanie : s’obstiner, sans armes ni moyens, pour regagner quelques bouts de terrain face aux Israéliens – ou plutôt, ne pas trop en perdre.

Bassem Tamimi y a consacré sa vie. Aux murs de son salon sont accrochés plusieurs portraits de sa fille, Ahed, boucles blondes et regard bleu perçant, célèbre pour avoir giflé un soldat israélien en 2017. De génération en génération, les formes de la lutte sont les mêmes, mais le but a changé.

« [Lorsque les accords d’Oslo ont été conclus en 1993], je voyais la solution à deux Etats comme une possibilité de me libérer de la colonisation israélienne », explique le père d’Ahed, né en 1967, année de l’occupation de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et de Jérusalem-Est. Dans la prison israélienne où il est alors incarcéré, les discussions entre militants palestiniens sont animées. Certains mouvements sont opposés aux accords.

Les dirigeants palestiniens ont fait, avec Oslo, un pari risqué : ils ont abandonné l’ambition de reprendre toute la Palestine historique, de la Méditerranée au Jourdain, dans l’espoir d’obtenir un Etat indépendant sur les territoires occupés en 1967. Mais le processus de paix s’est enlisé, les colonies israéliennes se sont étendues et, vingt-sept ans plus tard, Donald Trump a porté un dernier coup fatal, en ouvrant la voie à l’annexion par Israël d’une partie de la Cisjordanie.

Bassem Tamimi et sa fille, Ahed, célèbre pour avoir giflé un soldat israélien en 2017. Le 18 septembre 2020, au village de Nabi Saleh.

« On s’est trompés. Nous n’aurions jamais dû abandonner la Palestine historique », regrette M. Tamimi. Libérer les territoires occupés en 1967 ne résoudra rien, estime-t-il, à rebours du credo des chancelleries européennes et des dirigeants de l’AP, repris en chœur par les pays arabes. Le militant du Fatah, le mouvement du président Mahmoud Abbas, se bat désormais pour un seul Etat, où Juifs et Palestiniens vivraient ensemble, jouissant des mêmes droits.

Il y est venu par Ahed. « Elle et ceux de sa génération disent : “Nos pères ont fait confiance au monde et à Israël. Ils ont abandonné 78 % de la Palestine et n’ont rien obtenu. Notre génération va-t-elle faire la même chose ? Va-t-on être emprisonnés ou mourir pour 22 % du territoire ?” Les jeunes disent non. Ils veulent lutter pour 100 % des terres. »

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