[ad_1]
Deux mois en enfer. Depuis la fin juillet, le docteur Ronni Gamzu a endossé une charge impossible : il coordonne la réponse de l’Etat israélien à l’épidémie due au coronavirus, qui remonte de façon spectaculaire dans le pays. C’est lui, surnommé le « tsar du corona », qui a préconisé un reconfinement national, entré en vigueur le 18 septembre. Lui qui court les plateaux de télévision, les mairies et les hôpitaux, pour rétablir un minimum de confiance dans le gouvernement, quand les Israéliens ne comprennent pas comment ils ont pu tomber si bas.
La « start-up nation » n’avait-elle pas mieux affronté que d’autres la première vague, en fermant ses frontières et en confinant rapidement ? C’est là son grand échec. M. Gamzu avait promis de tout tenter pour ne pas recourir à cette « arme nucléaire ». Mais que faire d’autre, lorsque le pays enregistre l’un des taux de contamination les plus élevés au monde depuis trois semaines, frisant les 7 000 nouveaux cas par jour, pour une population de 9 millions de personnes ? Le nombre de morts depuis le début de l’épidémie demeure certes limité (plus de 1 300), et le système médical peut encore tenir, mais les équipes s’épuisent. Lundi, deux hôpitaux ont annoncé qu’ils renvoyaient les malades du Covid-19 vers d’autres établissements, faute de place.
Vanité et inconscience
Le poste de « tsar » échu à M. Gamzu est un ovni administratif : une sorte de conseil scientifique à la française à lui tout seul. Censé disposer de tous pouvoirs sur les tests, les enquêtes épidémiologiques et les quarantaines, le docteur attend encore sa lettre de mission. Plusieurs ont refusé le poste avant lui : il fallait une part de vanité et d’inconscience pour s’y brûler. M. Gamzu n’en manque pas. À 54 ans, ce gynécologue de formation, chirurgien au talent reconnu, a dirigé le ministère de la santé puis l’hôpital Ichilov de Tel-Aviv, l’un des premiers du pays.
Réputé intelligent et travailleur, férocement indépendant, il a conscience de son rôle de paratonnerre pour le gouvernement. C’est que le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, ne peut plus se permettre dans cette mauvaise passe d’incarner seul la lutte contre le virus. « Peut-être que “Bibi” [Nétanyahou], ou n’importe quel autre officiel, pense que je suis un bouc émissaire, reconnaît-il. Mais mon mandat vient du peuple : c’est avec lui que je dois reconstruire la confiance. »
Il vous reste 70.34% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
[ad_2]
Source link
Have something to say? Leave a comment: