Le Kremlin se prépare au retour en Russie d’Alexeï Navalny

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Alexeï Navalny à l’hôpital de la Charité à Berlin, le 19 septembre. Cette image a été diffusée par l’opposant sur son compte Instagram.

Si l’avion qui le transportait à Moscou n’avait pas atterri en urgence, le 20 août au matin, malgré une alerte à la bombe opportunément annoncée à l’aéroport d’Omsk, en Sibérie, Alexeï Navalny serait peut-être mort. Celui dont Vladimir Poutine se refuse à prononcer le nom aurait bel et bien été effacé de la scène politique russe – un mauvais moment à passer pour le Kremlin, mais un souci de moins.

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Un mois plus tard, c’est lui, Alexeï Navalny, qui dicte l’ordre du jour – politique, médiatique, diplomatique. Cloîtré dans l’hôpital berlinois de la Charité, l’opposant empoisonné était déjà incontournable. Sa sortie de cet établissement, mercredi 23 septembre, rend encore un peu plus délicate la confrontation du pouvoir russe avec son nouveau « problème Navalny ».

Le retour au pays n’est toutefois pas encore d’actualité : si les médecins allemands qui ont annoncé que M. Navalny avait pu quitter l’hôpital jugent « possible » une guérison complète, ils restent prudents quant à d’éventuelles conséquences de long terme. L’opposant lui-même, âgé de 44 ans, a posté sur les réseaux sociaux une photo de lui dans un parc, amaigri, regard hagard et cerné : « Dans l’immédiat, les plans sont simples, écrit-t-il. Physiothérapeute, réhabilitation. Tenir sur une jambe. Retrouver le contrôle de mes doigts. »

Quelques jours plus tôt, M. Navalny avait déjà fait part de sa faiblesse physique, mais aussi de celle de son cerveau, de sa difficulté à nommer les choses et les personnes. La chronique de son rétablissement est suivie avec ferveur sur les réseaux sociaux ; ses publications récoltent régulièrement plus d’un million de « j’aime ».

Enquête sur lui-même

Chacune d’elle vient annihiler la stratégie du Kremlin consistant à faire comme s’il n’y avait pas d’affaire Navalny, pas plus qu’il n’aurait existé un opposant nommé Navalny. La justice russe refuse même d’ouvrir une enquête, arguant que rien dans ce qui lui est arrivé ne laisse supposer un crime.

Mercredi 23 septembre, la porte-parole du ministère des affaires étrangères a aussi assuré que ni l’URSS, ni la Russie, n’avaient développé une substance de type « Novitchok », le poison utilisé contre M. Navalny, selon des laboratoires allemand, suédois et français. Jusqu’à présent, les officiels russes, y compris le patron du renseignement extérieur, une semaine plus tôt, expliquaient plutôt que les stocks de ce poison avaient été détruits.

Quand Le Monde a révélé, mardi 22 septembre, que Vladimir Poutine avait, dans un entretien téléphonique avec Emmanuel Macron, évoqué entres autres hypothèses celle d’un auto-empoisonnement, M. Navalny a commenté avec humour : « J’ai fait cuire le Novitchok dans ma cuisine, j’ai avalé le contenu de ma flasque dans l’avion et je suis tombé dans le coma. Mon plan astucieux était de mourir dans un hôpital d’Omsk où, à la morgue, l’autopsie aurait conclu : “Cause de la mort : a assez vécu.” » L’ancien avocat se pose aussi comme le premier enquêteur sur son propre empoisonnement : lundi, il a réclamé que la Russie lui rende ses habits, sur lesquels pourrait être trouvé du poison.

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