le navire humanitaire « Alan Kurdi » fait cap vers la France, qui refuse toujours de l’accueillir

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Le navire humanitaire « Alan Kurdi » de l’ONG allemande Sea-Eye lors d’une opération de secours aux migrants au large de la Libye, le 6 avril.

C’est une situation inédite et une épreuve potentiellement explosive pour la diplomatie européenne. Mercredi 23 septembre, l’organisation non gouvernementale (ONG) allemande Sea-Eye a annoncé que son navire humanitaire, l’Alan Kurdi – du nom du petit garçon syrien échoué sur une plage turque en 2015, dont la photo avait fait le tour du monde – mettait le cap vers Marseille avec, à son bord, 125 personnes migrantes secourues en Méditerranée après avoir fui la Libye.

C’est la première fois qu’un bateau de secours annonce son intention de débarquer en France dans un contexte où, depuis plus de deux ans, chaque sauvetage au large de la Libye donne lieu à des tractations interminables entre Etats européens à la fois sur le lieu de débarquement des bateaux et sur la prise en charge des migrants à leur bord.

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En juin 2018, après que le leader d’extrême droite italien Matteo Salvini, alors ministre de l’intérieur, avait annoncé la fermeture de ses ports aux ONG, l’Aquarius – le navire humanitaire opéré à l’époque par SOS Méditerranée et Médecins sans frontières (MSF) – avait dû se rendre en Espagne pour débarquer 630 personnes. La France n’avait pas souhaité l’accueillir.

C’est à nouveau le cas. Mercredi, le gouvernement a renvoyé la balle à son voisin italien tandis que l’Alan Kurdi se trouvait à l’ouest de la Sardaigne et faisait route vers Marseille où, si les conditions météo ne se dégradent pas, il pourrait arriver dès dimanche soir. « La France rappelle que l’intérêt des personnes secourues commande de respecter la règle du port sûr le plus proche, sous la responsabilité du centre de coordination de secours en mer territorialement compétent. (…) En l’occurrence l’Italie », a indiqué le ministère de l’intérieur.

« Il y a eu des menaces de suicides »

D’après le droit maritime international, à l’issue d’une opération de sauvetage en mer, les personnes doivent être débarquées dans le port sûr le plus proche. Mais ce droit est foulé au pied depuis plusieurs années, car l’Italie et Malte refusent d’assumer seules le poids de cette responsabilité. Il l’est aussi parce que la stratégie de l’Union européenne (UE) consiste à renforcer les capacités des garde-côtes libyens pour empêcher les migrants de rejoindre l’Europe et ce, même si la Libye n’est pas, au regard du droit international, un lieu de débarquement « sûr ».

L’Alan Kurdi avait procédé à deux sauvetages successifs samedi 19 septembre dans les eaux internationales, au nord-est de Tripoli. « Nous avons contacté Malte et l’Italie car ce sont les ports sûrs les plus proches, rapporte Simon Pompé, un des porte-parole de l’ONG Sea-Eye. Mais Malte nous a répondu par radio qu’ils ne coordonneraient pas les opérations et l’Italie nous a renvoyés vers l’Allemagne. L’Allemagne ne nous a pas davantage aidés. »

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