« Nous appelons à une résolution à la crise juridique et humanitaire du sauvetage en mer »

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Un collectif d’eurodéputés de gauche et écologistes, emmené par Isabelle Thomas (Alliance progressiste des socialistes et démocrates), s’indigne dans une tribune au « Monde » de la récente décision des Vingt-Huit de suspendre les opérations navales menées par l’Europe pour sauver des migrants en détresse en Méditerranée.

Publié aujourd’hui à 13h26 Temps de Lecture 3 min.

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« En 2018, au moins 2 299 personnes ont péri en Méditerranée, sans doute plus, si on tient compte de tous ces disparus sans voix, dont nous n’avons ni trace ni témoignage » (Migrants à bord de l’« Aquarius », au large de la Sicile, en 2018).
« En 2018, au moins 2 299 personnes ont péri en Méditerranée, sans doute plus, si on tient compte de tous ces disparus sans voix, dont nous n’avons ni trace ni témoignage » (Migrants à bord de l’« Aquarius », au large de la Sicile, en 2018). LOUISA GOULIAMAKI / AFP

Tribune. L’opération Sophia qui coordonnait le déploiement des forces navales européennes affrétées en Méditerranée ne sauvera plus ni homme ni femme, ni enfant en détresse comme elle l’a fait depuis 2015 pour 44 810 naufragés. Les Etats européens ont décidé le 27 mars que sa mission se limiterait désormais à la formation des garde-côtes libyens et aux renseignements aériens.

En 2018, au moins 2 299 personnes ont péri en Méditerranée, sans doute plus, si on tient compte de tous ces disparus sans voix, dont nous n’avons ni trace ni témoignage. Par la suspension des opérations navales Sophia, le conseil des chefs d’Etat et de gouvernement a décidé que ce serait pire en 2019.

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Ainsi les Etats européens ont-ils pris la décision de déserter la Méditerranée et d’y désigner comme « shérif » un Etat politiquement enfoncé dans l’instabilité totale et coupable de torture, comme en témoignent les ONG présentes dans la région. L’ONU écrivait pour sa part dans un rapport publié en décembre, que « la Lybie ne peut être considérée comme un endroit sûr ».

On ne laisse personne se noyer

Incapables de se mettre d’accord sur les lieux et conditions de débarquement, incapables de solidarité entre eux comme avec les victimes, les gouvernements européens tirent un trait sur l’obligation de sauvetage en mer. Car non seulement les flottes nationales coordonnées par Sophia sont à quai, mais les marins de la pêche, du transport ou des organisations de recherche et de sauvetage et mer, se trouvent interdits de débarquer les naufragés et parfois poursuivis comme des criminels.

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Le refus du Conseil de régler la question du débarquement des naufragés met en péril un principe vieux comme l’humanité : on ne laisse personne se noyer. Qu’il s’agisse d’un plaisancier, d’un ennemi en temps de guerre, d’un travailleur de la mer, ou d’un boat people le devoir de secours ne choisit pas.

Le droit international le consacre : la Convention des Nations-Unis sur le droit de la mer de 1982 lie les Etats et l’Union et les oblige à mettre en œuvre les moyens et autorisations nécessaires au sauvetage en mer ; les amendements aux conventions Solas (Safety of Life at Sea) et SAR (Search and Rescue) adoptés en 2004 prévoient qu’un lieu sûr de débarquement soit proposé aux capitaines de navires ayant porté secours, et ce dans les meilleurs délais possibles. Les manquements à ces obligations légales constituent autant de violations flagrantes du droit international.

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