« Tsipras, un Besancenot grec devenu homme d’Etat »

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Trois ans après son accession au pouvoir, le leader de la gauche radicale rassure nombre de dirigeants, note, dans sa chronique, Alain Salles, chef du service International du « Monde ».

Par Alain Salles Publié aujourd’hui à 10h35

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Alexis Tsipras, lors d’un voyage officiel en Turquie, à Heybeliada, mercredi 6 février.
Alexis Tsipras, lors d’un voyage officiel en Turquie, à Heybeliada, mercredi 6 février. Emrah Gurel/AP

Chronique. Heureusement qu’il reste le Venezuela et la fidélité à la gauche latino-américaine. Elle est bien mal en point, mais cela permet à Alexis Tsipras de se distinguer encore un peu dans le concert européen et de rappeler que son parti, Syriza, est issu de la gauche radicale. Le chavisme fait partie de l’ADN de Tsipras, qui s’est formé lors de ses périples sur ce continent, au moment où cette gauche y était à l’apogée. Tsipras était à l’enterrement d’Hugo Chavez en 2013. Quand il a été élu à la tête de la Grèce, en janvier 2015, le président vénézuélien, Nicolas Maduro, n’a pas manqué de saluer le « compañero Alexis ».

Sur son bureau du Palais Maximou, le siège du premier ministre à Athènes, un cendrier jaune qui porte l’effigie de Che Guevara est posé bien en évidence. C’est au nom de cette mythologie de la gauche qu’Athènes ne s’est pas rallié aux vingt pays européens pour reconnaître l’opposant Juan Guaido comme président par intérim du Venezuela.

Lire aussi. Venezuela : pourquoi les Européens emboîtent le pas à Donald Trump

Cela permet de faire oublier ces flopées de louanges que le premier ministre grec vient de recevoir d’Angela Merkel, du conseiller à la sécurité nationale américain, John Bolton, du chef de l’OTAN, Jens Stoltenberg – autant de personnes et d’institutions longtemps combattues par le Syriza –, après l’accord adopté le 25 janvier par le Parlement grec reconnaissant le nom de son voisin, la République de Macédoine du Nord, après un quart de siècle de blocage grec. L’homme qui était accusé, à la fin des années 2000, de ne pas condamner les violences anarchistes dans les rues d’Athènes, et qui faisait trembler l’Europe en 2015, est même présenté comme un futur Prix Nobel de la paix, dans les colonnes du magazine américain Foreign Policy.

Prise de risque

Pour régler cette question balkanique qui empoisonnait les relations entre les deux pays depuis un quart de siècle, Alexis Tsipras n’a pas hésité à affronter une opinion publique hostile, nourrie par les nationalismes religieux et d’extrême droite et par l’opportunisme politique de l’opposition conservatrice, Nouvelle Démocratie. Un risque qui n’est pas facile à prendre quand on est nettement devancé dans les sondages à quelques mois des élections législatives, prévues d’ici à octobre.

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