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Mi-septembre, tous les New-Yorkais le savent, il vaut mieux éviter le quartier de Turtle Bay, où se situe le quartier général des Nations unies. C’est généralement la semaine la plus attendue dans l’agenda diplomatique mondial : tous les dirigeants qui le peuvent se ruent à New York pour l’Assemblée générale de l’ONU. L’occasion de faire entendre leurs vues, et de négocier entre deux couloirs. Les rencontres bilatérales s’organisent à la dernière minute, dans les chambres d’hôtel. La police de New York et les agents fédéraux sont sur les dents et bouclent le quartier sans ménagement.
Rien de tout cela en 2020. New York a mis longtemps à sortir de sa torpeur due à la pandémie de Covid-19 et les Nations unies ont mesuré tout ce qu’il y aurait de déraisonnable à faire voyager des diplomates de 193 pays dans ce contexte sanitaire. Elles leur ont demandé d’envoyer leurs discours préenregistrés, et les visites physiques ont été découragées. La pandémie met à l’épreuve un multilatéralisme déjà largement affaibli.
Alors que l’organisation fête cette année ses 75 ans, ses couloirs sont déserts et les salles de réunion ne sont plus que virtuelles. Même le président américain – qui ne vit qu’à une demi-heure de vol et aurait été l’un des seuls chefs d’Etat à ne pas avoir à justifier d’une exemption de quarantaine – a finalement reculé : il ne déclamera pas son discours en personne, face à un hémicycle de diplomates basés à New York, mais une vidéo préparée à l’avance sera diffusée mardi 22 septembre, comme pour Xi Jinping, Vladimir Poutine ou Emmanuel Macron. Un retournement de dernière minute qui a fait pousser un soupir de soulagement collectif à l’ONU : à six semaines de la présidentielle, Donald Trump, qui se pose explicitement en ennemi du multilatéralisme, aurait pu se servir de la tribune onusienne pour s’adresser surtout à l’électeur américain.
Certes, « le désengagement américain de la scène internationale a été amorcé dès l’ère Clinton, pour satisfaire une demande intérieure, et le but était de viser un leadership américain plus discret », rappelle le politiste Rob Malley, président de l’International Crisis Group et ancien conseiller de Bill Clinton et de Barack Obama. Mais avec l’administration Trump, on a basculé dans une autre dimension : en moins de quatre ans, il aura fait sortir les Etats-Unis de plusieurs organes de la galaxie onusienne : l’Unesco, l’accord sur le nucléaire iranien (JCPOA), la mission onusienne en Palestine (UNRWA), le Conseil des droits de l’homme, et annoncé son souhait de se retirer de l’Organisation mondiale de la santé, en pleine pandémie.
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