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Jusqu’où le déni du réel peut-il payer en diplomatie ? Lundi 21 septembre, le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, a répété que les Etats-Unis n’étaient « pas isolés » sur le dossier iranien, en annonçant en grande pompe de nouvelles mesures punitives, aux effets pratiques douteux, contre la République islamique. La veille au matin, sur la chaîne d’information conservatrice Fox News, le chef de la diplomatie américaine annonçait le retour, pourtant rejeté par l’écrasante majorité des membres du Conseil de sécurité, de toutes les sanctions onusiennes visant l’Iran. Au seuil de l’Assemblée générale des Nations Unies et à quelques semaines de l’élection présidentielle américaine, la pression maximale de Washington contre l’Iran, une des grandes causes diplomatiques du premier mandat de Trump, se heurte à un front uni mêlant alliés et rivaux de Washington.
Cette campagne diplomatique, qui se voulait fulgurante, a fini par s’embourber. Alors qu’ils ont quitté, il y a plus de deux ans, l’accord sur le nucléaire (JCPoA) signé par l’Iran et les grandes puissances en 2015, les Etats-Unis se prévalent depuis des mois, par la voix de M. Pompeo, d’être restés malgré tout partie prenante de ce pacte. Cette qualité leur permet en effet, au moyen d’un dispositif appelé « snapback », de réclamer à tout moment le retour des sanctions de l’ONU contre l’Iran, suspendues par l’accord. Dans la logique américaine, il s’agit officiellement de pallier la levée de l’embargo sur les armes conventionnelles que le JCPoA prévoit pour le 18 octobre et, dans un second temps, de détruire ce qui reste de l’accord de 2015.
Trente jours après avoir notifié, au cœur de l’été, la mise en route de ce mécanisme, et conformément au délai prévu, le secrétaire d’Etat américain a ainsi proclamé, samedi, que le snapback avait été enclenché et que les sanctions onusiennes visant Téhéran étaient donc de retour. Dans ce « monde parallèle » raillé par les observateurs favorables à l’accord nucléaire, M. Pompeo, malgré le soutien israélien, était bien seul. Depuis des semaines, les autres membres du Conseil de sécurité font cause commune pour nier à Washington, qui a dénoncé le pacte de 2015, toute légitimité à déclencher le snapback.
« Acrobaties »
« Il est pénible de voir un grand pays s’humilier ainsi et s’opposer dans son délire obstiné à d’autres membres du Conseil de sécurité », a ainsi déclaré sur Twitter, dimanche, l’ambassadeur adjoint de la Russie aux Nations unies, Dmitry Polyanskiy. Sur la même plate-forme, la mission chinoise a jugé l’annonce américaine sur le retour des sanctions « dépourvue d’effet juridique, politique ou concret ». La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, les pays dits de l’« E3 », signataires de l’accord nucléaire et qui avancent de front dans le dossier iranien, ont déclaré pour leur part que les actions américaines étaient « sans effet en droit ».
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