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« Du balai ! » : vêtus de rouge et de blanc, des dizaines de milliers de personnes se sont encore une fois rassemblées à Minsk, capitale de la Biélorussie, pour une nouvelle marche de protestation. Le président Alexandre Loukachenko refusant catégoriquement de s’incliner, chaque dimanche depuis sa réélection contestée, le 9 août, des manifestations d’une ampleur historique ont lieu pour exiger son départ.
Ce dimanche 20 septembre, les protestataires ont défilé dans une ambiance festive sur l’avenue des Vainqueurs, dans le centre de Minsk, avant de se diriger en milieu d’après-midi vers le palais de l’Indépendance, résidence du chef de l’Etat, au pouvoir depuis vingt-six ans. « Game over ! » (« fin de partie », en anglais), scandaient-ils à son attention.
Des slogans visaient également le président russe Vladimir Poutine, soutien sécuritaire majeur de Loukachenko, à qui il a promis un prêt de 1,5 milliard de dollars si nécessaire. « Poutine, retire ta fourchette de la pomme de terre biélorusse ! », ont lancé des protestataires, en référence à l’une des productions agricoles emblématiques de cette ancienne république soviétique.
Les manifestants menacés de poursuites pénales
Les manifestants se sont rassemblés malgré les pressions des forces antiémeutes, qui ont procédé à plusieurs arrestations dans le centre de Minsk en début d’après-midi. Des interpellations ont également été signalées dans les villes de Grodno, Gomel et Brest, où plusieurs milliers de personnes étaient dans la rue.
La veille, déjà, la police a dispersé brutalement à Minsk une manifestation de femmes : 415 personnes ont été arrêtées dans la capitale, 15 dans d’autres villes, et au total 385 d’entre elles ont déjà été libérées, selon le ministère de l’intérieur, qui a menacé de poursuites pénales les participants d’autres rassemblements interdits.
Des images ont montré des officiers de police portant sans ménagement certaines manifestantes jusqu’à des fourgons pénitentiaires. La militante Nina Baguinskaïa, 73 ans, devenue une figure du mouvement contre le président Loukachenko, a elle aussi été interpellée, avant d’être rapidement relâchée. Le nombre d’arrestations la veille ayant été bien supérieur à la semaine précédente, le Conseil de coordination de l’opposition a mis en garde contre « une nouvelle phase dans une escalade des violences contre des manifestants pacifiques ».
Face à la répression policière, une chaîne Telegram d’opposition très suivie, « Nexta », a publié une liste de plus de 1 000 personnes présentées comme des fonctionnaires de police biélorusses. Lors des actions de protestation, des manifestants tentent régulièrement d’enlever les masques ou cagoules de policiers ne portant pas d’insignes, ou de badges avec leur identité.
« Faire tomber l’anonymat de ceux qui obéissent aux ordres criminels »
« Vous devez regarder dans les yeux votre peuple, celui que vous devez défendre », a affirmé la leader de l’opposition, Svetlana Tsikhanovskaïa, en s’adressant aux forces de l’ordre sur la chaîne Telegram de son service de presse. Réfugiée en Lituanie, celle qui revendique sa victoire lors de l’élection du 9 août a assuré samedi que les « Biélorusses étaient prêts à faire tomber l’anonymat de ceux qui obéissent à des ordres criminels ».
Svetlana Tsikhanovskaïa doit rencontrer, lundi 21 septembre, les ministres des affaires étrangères de l’Union européenne à Bruxelles. Des sanctions européennes sont prévues contre des personnalités biélorusses jugées responsables de fraudes électorales et de la répression policière contre les manifestants.
Le pouvoir biélorusse a emprisonné de nombreux cadres du Conseil de coordination de l’opposition, créé par Mme Tsikhanovskaïa. D’autres ont dû fuir le pays. L’une de ses alliées de premier plan, Maria Kolesnikova, a pour sa part refusé d’être conduite hors du pays. Elle est désormais emprisonnée et accusée d’avoir porté atteinte à la sécurité nationale.
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