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Depuis si longtemps, ils criaient dans le désert. Les activistes kurdes syriens, défenseurs des droits de l’homme ou collectifs d’exilés originaires des zones sous occupation turque, n’avaient eu de cesse, depuis la première intervention d’Ankara contre la région kurde d’Afrin, en février 2018, de tenter, avec les moyens du bord, de documenter le cauchemar dans lequel ils étaient tombés. Ils peuvent commencer à espérer se faire mieux entendre. Vendredi 18 septembre, Michelle Bachelet, haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations unies (ONU), a dénoncé les « violations graves » commises par les forces proturques, appelant Ankara à les faire cesser.
Ces déclarations font suite à la publication, mardi, du rapport de la commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie. Le document, qui établit avec précision le caractère planifié, et spécifiquement ciblé, contre les Kurdes, des exactions commises par les milices islamistes proturques avec le soutien d’Ankara dans le nord de la Syrie, constitue pour les militants kurdes des droits l’homme de Syrie un soulagement. Et peut-être un début de perspective de justice.
« C’est une première victoire », veut croire Bassam Al-Ahmad, directeur de l’organisation non gouvernementale (ONG) Syrian for Truth and Justice, basée à Strasbourg. « Retrouver les cas d’exactions que nous avions documentés de manière isolée mis en avant avec le gage de neutralité des Nations unies va permettre à notre travail d’être mieux reconnu à l’avenir », estime M. Al-Ahmad, dont l’organisation a assisté les enquêteurs de l’ONU.
Lors des derniers mois, son ONG a documenté l’appropriation illégitime de propriétés confisquées à des habitants kurdes des zones sous occupation turque, des disparitions forcées de femmes et des transferts illégaux de détenus sans pouvoir attirer l’attention de la communauté internationale. L’aspect systématique, de même que la responsabilité de la Turquie sont désormais établis au sein d’une institution habituellement très frileuse lorsqu’il s’agit de tirer des conclusions de cette nature, ce qui peut inciter des témoins à sortir du silence.
« Partie émergée de l’iceberg »
« Le rapport de la commission d’enquête de l’ONU va dans le bon sens, mais ne dévoile que la partie émergée de l’iceberg », temporise Hassan Hassan, de l’Organisation pour les droits humains-Afrin joint par téléphone dans l’enclave de Tel Rifaat, sous contrôle conjoint des forces kurdes et du régime syrien, vers laquelle se sont repliées des centaines de milliers d’habitants d’Afrin. M. Hassan et ses collègues avaient pu recueillir des témoignages précis de violences sexuelles subies en détention par des mineures kurdes qui ont pu être vérifiés et utilisés par les enquêteurs onusiens. Il estime toutefois que se cachent derrière ces cas individuels des crimes et des victimes bien plus nombreux.
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