Madrid, de nouveau épicentre du Covid-19, limite la liberté de mouvement de 850 000 personnes

0
63

[ad_1]

Un hôpital militaire, accolé à l’hôpital Gomez Ulla, à Madrid, le 18 septembre.

Les Madrilènes ont retenu leur respiration, vendredi 18 septembre, avant que la présidente de la région, la conservatrice Isabel Diaz Ayuso, qui avait repoussé à deux reprises ses annonces, dévoile les dernières mesures visant à freiner la propagation de l’épidémie due au coronavirus.

Depuis deux jours, les rumeurs circulaient d’un possible reconfinement de la population. Finalement, et bien qu’elle ait reconnu que la situation à Madrid était « gravissime », Mme Ayuso a écarté cette option. Pour le moment. « Nous allons tout faire pour éviter l’état d’alerte et le confinement, qui est un désastre économique », a-t-elle affirmé, tout en annonçant « des semaines difficiles ».

Lire aussi : L’Espagne, pays le plus touché d’Europe par la seconde vague

A compter de lundi, les rassemblements de plus de six personnes sont interdits dans toute la région, forte de 6,6 millions d’habitants, et la liberté de mouvement est sérieusement restreinte dans 37 quartiers de Madrid et de sa proche banlieue, représentant plus de 850 000 personnes. A Vallecas, Carabanchel, Villaverde et d’autres quartiers populaires concernés, les habitants n’ont le droit de quitter le périmètre fixé par les autorités que pour se rendre au travail, chez le médecin ou accompagner leur enfant à l’école, afin de freiner la propagation de l’épidémie dans le reste de la capitale.

Ils peuvent certes sortir de chez eux, dans les limites de leur « zone sanitaire », mais les parcs et jardins sont fermés afin d’éviter les rassemblements entre voisins et amis, puisque « la majorité des cas de contagion ont lieu lors des réunions privées », a souligné Mme Ayuso. Les commerces, bars, restaurants, et même les salles de jeux et de paris peuvent ouvrir, mais doivent fermer à 22 heures et ne fonctionner qu’à 50 % de leur capacité.

Grandes familles et petits appartements

Ces quartiers « représentent 13 % de la population mais 25 % des cas », a souligné Mme Ayuso pour justifier ce confinement sélectif, qui a suscité des crispations. S’il s’agit des zones les plus touchées par la deuxième vague de Covid-19, celles où ont été recensés plus de 1 000 cas pour 100 000 habitants ces quatorze derniers jours, ce sont aussi les plus pauvres, où les conditions de vie sont les plus précaires, où se logent de grandes familles dans de petits appartements où cohabitent souvent plusieurs générations.

« C’est une ségrégation de classe. Inefficace et injuste », a écrit sur Twitter Iñigo Errejon, le leader de la gauche alternative Más Madrid.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Covid-19 : Inquiétude et improvisation dominent la rentrée scolaire en Espagne

La crainte est aussi que cette mesure ne soit trop tardive et trop timide, étant donné l’ampleur qu’a prise la deuxième vague à Madrid, région dense, à forte mobilité, déjà qualifiée de « bombe radioactive virale » par le président de la région limitrophe de Castille-La Manche, Emiliano Garcia-Page, le 3 septembre.

Le taux d’incidence (nombre de cas pour 100 000 habitants sur sept jours) y est de 323, le double par rapport à Paris. En une semaine, Madrid a recensé près de 21 000 cas, 369 nouvelles hospitalisations et 144 décès, portant à 9 000 morts le bilan de la pandémie dans la région – 16 000 si on y ajoute les cas suspects recensés dans les maisons de retraite. Et la pression ne cesse de s’accroître de nouveau sur le système de santé, avec plus de 3 300 personnes hospitalisées pour Covid dans la région, soit un taux d’occupation des lits disponibles de 21 %. Près de 400 autres se trouvent en soins intensifs (41 % des capacités). Certains hôpitaux se trouvent déjà au bord de la saturation, tout comme les centres de santé de ville.

« Nous avons besoin de la force de l’Etat »

Le gouvernement régional, formé par une coalition entre le Parti populaire (PP, droite) et les libéraux de Ciudadanos, est accusé par les syndicats de médecins de ne pas avoir mis suffisamment de moyens dans le traçage des malades et le renforcement des équipes soignantes, préférant investir 50 millions d’euros dans la construction d’un hôpital de pandémie, dont l’ouverture est prévue en octobre. Ils ont prévu une grève le 28 septembre.

D’ici là, Madrid compte réaliser un million de tests afin d’isoler les cas positifs et ainsi inverser la courbe. Pour cela, Mme Ayuso réclame davantage « d’agents », les mesures de quatorzaine n’étant pas toujours respectées : « Nous avons besoin de la force de l’Etat. » Elle devait se réunir lundi avec le président du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sanchez, avec lequel elle est en conflit permanent depuis le début de la pandémie, afin d’obtenir sa « collaboration ».

Notre sélection d’articles sur le coronavirus

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: