En Espagne, entre manifestations et harcèlement, l’extrême droite s’en prend au leader de Podemos

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Une affiche représentant le leader de Podemos, Pablo Iglesias, à Madrid en 2015.

LETTRE DE MADRID

« Vive le roi ! », « Dehors les communistes », « Arriba España ». Devant le cordon de police qui les tient à distance de la maison du leader du parti de la gauche radicale Podemos, Pablo Iglesias, une quinzaine de manifestants d’extrême droite s’époumonent. L’un d’eux, Rafa, allume l’autoradio d’une voiture, parée de drapeaux espagnols, pour que l’hymne national retentisse bien haut dans ce lotissement cossu et jusque-là paisible de Galapagar, à 40 km au nord-ouest de Madrid.

Il est 20 h 30, ce vendredi 11 septembre, et c’est parti pour près de deux heures de rassemblement, ponctuées de quelques cris et de musique et entrecoupées de négociations avec la garde civile pour s’approcher davantage de la demeure où vivent le vice-président du gouvernement espagnol, son épouse, la ministre de l’égalité Irene Montero, et leurs trois enfants, d’1 an et 3 ans.

Contre « la dictature communiste »

Domingo Aguilera, 60 ans, sympathisant du parti d’extrême droite Vox et technicien en télécommunication en préretraite, a fait la route de Barcelone pour manifester contre ce qu’il appelle la « dictature social-communiste » qui mène selon lui l’Espagne droit à la « famine ».

Un discours que reprend à son compte Francisco Fugasti, 58 ans, riverain et membre du noyau dur des manifestants, qui laisse échapper ses regrets de l’Espagne de Franco, « quand le pays était une grande puissance ». Pilar Gabaldon, septuagénaire et elle aussi habituée des lieux, considère que la situation est très grave : « L’Espagne se trouve au bord de la guerre civile. » « Je crois en la démocratie mais je ne supporte pas le communisme », précise-t-elle.

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Ce rassemblement, à la limite du folklore nauséabond, pourrait sembler anecdotique s’il ne durait pas depuis maintenant quatre mois et ne s’inscrivait pas dans une montée de la haine contre le gouvernement.

Il a surgi en mai dans le contexte des concerts de casseroles contre la gestion de la pandémie, quand tous les soirs à 21 heures, une heure après l’hommage aux soignants venait le moment de conspuer l’exécutif de gauche. Mais il n’a perduré qu’à Galapagar, où tous les jours, sans exception, des groupes, oscillant d’une dizaine à une cinquantaine de personnes, se rassemblent encore devant le grand pavillon avec piscine de Pablo Iglesias, objet de fantasme, et qui symbolise aussi l’ascension au pouvoir et l’embourgeoisement de l’ancien professeur issu du quartier populaire madrilène de Vallecas.

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