[Société] Jean Castex annonce la réduction de la durée d’isolement à 7 jours

Le Premier ministre Jean Castex a fait une déclaration ce soir à l’issue d’un Conseil de défense consacré à la gestion de l’épidémie du Covid-19 qui connaît un rebond en France. 

Le taux d’incidence en France est désormais de 72/100 000 habitants. “Pour la première fois depuis de longues semaines, nous constatons une augmentation sensible du nombre d’hospitalisés”, s’inquiète le Premier ministre. 

Le virus n’a, par ailleurs, pas baissé en intensité, avec toujours autant de personnes âgées concernées par le virus et les hospitalisations. Le virus finit “inévitablement” par toucher les plus vulnérables, constate Jean Castex. D’où une “stratégie qui ne varie pas” dit-il.

Malgré tout, il faut continuer à vivre normalement, à poursuivre vie sociale, culturelle, économique, ou scolaire. “Le virus est là pour quelques mois encore et nous devons réussir à vivre avec lui sans entrer à nouveau dans le confinement généralisé”, dit Castex, qui pointe du doigt un relâchement pendant l’été. Il a rappelé l’importance des gestes barrière. 

“Dépister massivement” 

Aussi, il s’agit désormais de “dépister massivement” : avec plus d’un million de test par semaine, la France serait “le 3ème pays qui teste le plus en Europe”. 

Mais les temps d’attente sont trop importants, notamment dans certaines villes. “C’est problématique quand on est prioritaire”, soit ceux qui ont été en contact avec une personne positive, ceux qui font partie du personnel soignant, ou les personnes fragiles. C’est pourquoi des tentes de dépistage leur seront dédiées. 

La surveillance épidémiologique sera renforcée par 2000 recrutements supplémentaires pour le contact tracing via l’Assurance maladie. 

La durée d’isolement pour les personnes positives est ramenée à sept jours, au lieu de 14 jours sur préconisation du conseil scientifique. Le Premier ministre annonce d’ores et déjà que des contrôles auront lieu. 

42 départements sont désormais classés en rouge : les préfets pourront désormais prendre des mesures plus restrictives en fonction de chaque situation, comme l’a fait Jacques Billant aujourd’hui à La Réunion, en matière de port du masque, de restriction d’horaires de commerce, ou d’organisations d’événements. 

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“Ces mesures ne doivent pas se décider depuis Paris, dans l’idée de s’appliquer partout au même moment et de la même manière”, souligne Jean Castex, pour “agir rapidement sans attendre que les choses se dégradent”. 

“Nous continuerons à prendre des mesures adaptées et graduées en fonction de l’évolution de la situation sanitaire”. 

“J’en appelle aujourd’hui solennellement au sens des responsabilités de chacun et chacune”, martèle Jean Castex, demandant la prudence notamment aux personnes âgées. 

“Pour quelques mois encore, nous devons faire preuve d’un civisme exigeant, demain dépend de vous, de nous”. 

Un tableau général préoccupant 

Le chef du gouvernement a fait cette déclaration depuis Matignon où il s’est placé en isolement après avoir côtoyé samedi dernier le directeur du Tour de France, positif au Covid-19.

Lors du Conseil de défense qui a duré trois heures, Emmanuel Macron a rappelé l’exigence de résultats et que plus soit fait en matière de tests et en matière de sensibilisation des personnes sensibles.

Le chef de l’Etat a aussi demandé à ce que les préfets et les ARS puissent agir au plus près de la réalité de chaque terrain.

“C’est la philosophie générale qui compte: lucidité sur le diagnostic, appel à la responsabilisation collective, pragmatisme, stratégie locale”, a indiqué la source gouvernementale.

Cette déclaration de Jean Castex intervient alors que le tableau général est préoccupant, avec des indicateurs qui ne cessent de se dégrader, en particulier dans certaines régions comme Provence-Alpes-Côte d’Azur. Sur l’ensemble de la France, le nombre de cas positifs et le taux de positivité des tests augmentent régulièrement ces dernières semaines. 

Dans une moindre mesure, les effets se font sentir sur le nombre de personnes transférées à l’hôpital, voire, pour les cas les plus graves, en réanimation.

Mercredi, Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique qui guide les pouvoirs publics, avait indiqué que le gouvernement sera “obligé de prendre un certain nombre de décisions difficiles”, “dans les huit à dix jours maximum”.

Ces propos ont toutefois été nuancés dès le lendemain par Emmanuel Macron qui a dit que “le Conseil scientifique est dans son rôle, qui est technique”, mais que c’est aux dirigeants politiques de “prendre des décisions”.

avec AFP