la perspective du Brexit pèse sur la fragile collaboration franco-britannique

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Un navire de l’agence responsable des opérations de contrôle frontalier aide un groupe de personnes considérées comme des migrants à bord de leur canot pneumatique dans la Manche, le 10 août 2020.

Plus de 5 600 personnes migrantes ont rejoint illégalement l’Angleterre en traversant la Manche à bord d’embarcations, depuis le début de l’année 2020. Un chiffre faible si on le compare aux 24 000 migrants détectés en 2019 dans des camions à l’entrée du tunnel sous la Manche ou dans le port de Calais. Mais l’augmentation du phénomène des « small boats » est exponentielle depuis fin 2018, et sa grande visibilité l’a rendu politiquement inflammable.

Pour enrayer ces traversées, l’Angleterre et la France multiplient les négociations. Il n’a pas fallu cinq jours à Gérald Darmanin pour, une fois nommé ministre de l’intérieur, se rendre à Calais. Il y a rencontré, le 12 juillet, son homologue britannique Priti Patel afin, expliquait-il sur Twitter, de renforcer la coopération en matière de sécurité pour « lutter contre les traversées sauvages de la Manche ». Les deux ministres mettaient alors en scène la signature d’une convention créant « une cellule franco-britannique de renseignement » dans la lutte contre les passeurs.

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Il est un volet sur lequel les deux pays s’entendent également, c’est le renvoi en France des migrants parvenus à rejoindre les côtes anglaises en « small boats ». Des expulsions ont toujours eu lieu, mais pour la première fois cet été, plusieurs charters ont été affrétés. Et le gouvernement britannique veut accélérer le mouvement vers plusieurs pays d’Europe.

Rhétorique très ferme

« Entre le 1er janvier 2019 et le 31 août 2020, le Royaume-Uni a réalisé une centaine de reconduites vers la France. Ces chiffres sont stables », assure pourtant une source diplomatique française. Car une grande partie des procédures d’expulsion échouent, en réalité. L’avocat britannique Toufique Hossain, du cabinet Duncan Lewis, est ainsi parvenu à suspendre près d’une vingtaine de mesures d’éloignement vers l’Espagne et la France ces dernières semaines, le temps qu’un juge les étudie.

Les autorités britanniques ont adopté une rhétorique très ferme pour tenter de parer aux critiques qui pointent les contradictions entre les promesses du gouvernement Johnson de « reprendre le contrôle des frontières » grâce au Brexit, et la situation migratoire sur la côte sud-est du pays. Priti Patel a même menacé de faire intervenir la Royal Navy. Elle a aussi promis une révision « cette année » des demandes d’asile au Royaume-Uni, estimant que les migrants arrivent en nombre parce qu’ils trouvent « la France raciste ».

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