Une Roumaine favorite pour diriger le parquet européen anticorruption

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Laura Codruta Kövesi a été présélectionnée malgré l’opposition de son gouvernement.

Par Mirel Bran Publié aujourd’hui à 10h43

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Laura Codruta Kövesi, lors d’une conférence de presse à la suite de sa destitution du parquet national anticorruption roumain, le 9 juillet 2018 à Bucarest.
Laura Codruta Kövesi, lors d’une conférence de presse à la suite de sa destitution du parquet national anticorruption roumain, le 9 juillet 2018 à Bucarest. ADRIAN CATU / AFP

Son propre gouvernement veut l’en empêcher, mais la Roumaine Laura Codruta Kövesi est en bonne position pour devenir le futur visage du tout nouveau parquet européen. Cette procureure, qui déchaîne les passions sur la scène politique roumaine, a en effet été désignée, lundi 4 février, comme candidate favorite de la commission de responsables européens chargée de présélectionner les trois meilleurs postulants à cette nouvelle institution qui doit superviser à partir de fin 2020 les enquêtes sur les fraudes aux fonds européens dans toute l’UE.

Vice-championne d’Europe de basket à 16 ans, elle est aujourd’hui, à 45 ans, l’une des personnalités préférées des Roumains. A la tête du Parquet national anticorruption (DNA) de 2013 à 2018, cette femme a semé la panique dans la classe politique de son pays, en faisant condamner des centaines d’élus à tous les niveaux. « Le fait que des ministres et autres fonctionnaires publics aient fait l’objet de nos enquêtes et aient été condamnés montre bien qu’en Roumanie nous sommes tous égaux devant la loi, quelle que soit sa position sociale ou la richesse qu’on a accumulée », affirme-t-elle.

Son efficacité a déclenché en retour une haine tenace de la classe politique. A tel point que le gouvernement roumain l’a spectaculairement démise de ses fonctions en juillet, dans le cadre de son offensive généralisée contre la lutte anticorruption.

Bloquer l’accès à ce poste

Si elle est finalement retenue en mars pour le poste de procureur européen – elle est en concurrence avec le Français Jean-François Bohnert, actuellement procureur général à Reims, et l’Allemand Andrés Ritter –, Mme Kövesi aura notamment pour mission de superviser une enquête sur un détournement de 21 millions d’euros impliquant le chef du Parti social-démocrate (PSD) au pouvoir, Liviu Dragnea. Véritable homme fort de la Roumanie, il a déjà été condamné à deux reprises grâce au travail de Mme Kövesi à la tête du DNA : en 2016 à deux ans de prison avec sursis pour fraude électorale, et en 2018 à trois ans et demi de prison ferme pour trafic d’influence, condamnation qu’il a contestée en appel.

Le gouvernement roumain a promis de tout faire pour lui bloquer l’accès à ce poste. Le ministre de la justice, Tudorel Toader, a vivement critiqué la commission qui a présélectionné Mme Kövesi et promet d’envoyer une lettre à tous les ministres de la justice européens. « Les membres de cette commission ne sont pas au courant des abus commis par Laura Codruta Kövesi contre l’Etat de droit », a-t-il affirmé, alors que le gouvernement roumain, qui assure actuellement la présidence tournante de l’UE, est régulièrement critiqué par Bruxelles pour son affaiblissement du pouvoir judiciaire.

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