Athènes maintient sa ligne dure après l’incendie du camp de Moria

0
67

[ad_1]

Des migrants sans abri sur une route près de Mytilène, sur l’île grecque de Lesbos, le 11 septembre.

Les mesures d’urgence pour venir en aide à quelque 13 000 demandeurs d’asile sans abri, sur l’île grecque de Lesbos, peinaient à se mettre en place jeudi 10 septembre, quarante-huit heures après le début de l’incendie qui a ravagé le camp de migrants de Moria, le plus grand d’Europe. Sans nourriture ni eau depuis deux jours, les réfugiés se sont précipités dans la cohue, jeudi après-midi, pour attraper des bouteilles et un plat distribués par une société de restauration sous contrat avec le ministère des migrations grec. « Nous ne tenions plus sous le soleil qui tape… Les autorités nous ont laissés sans rien pendant plusieurs jours, les ONG aussi étaient absentes », explique, en colère, Nassira Mahmoudi, une sexagénaire afghane.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi « C’est un enfer sans fin » : sur l’île grecque de Lesbos, le plus grand camp de réfugiés d’Europe est parti en fumée

Depuis le confinement du camp de Moria, en mars, et les réglementations liées à l’épidémie de Covid-19, les associations et les bénévoles sont moins actifs sur l’île. Avec la menace d’Ankara d’ouvrir ses frontières pour laisser passer les réfugiés en Grèce, les équipes médicales étaient aussi régulièrement attaquées par des habitants en colère. Jeudi, le ferry dépêché par les autorités grecques pour héberger en urgence 1 000 personnes a bien amarré dans un port à l’ouest de Lesbos, mais les réfugiés n’y avaient pas encore été acheminés et les tentes prévues n’étaient toujours pas déployées.

« Conditions de vie dangereuses »

Quatre cent mineurs non accompagnés, en revanche, ont pu être transférés sur le continent en vue de leur relocalisation dans d’autres pays européens. La chancelière allemande, Angela Merkel, a annoncé jeudi une initiative franco-allemande pour les accueillir. « L’Allemagne et la France vont y participer et j’espère que d’autres Etats membres aussi », a-t-elle déclaré. Le porte-parole du gouvernement grec, Stelios Petsas, a cependant exclu tout transfert d’autres demandeurs d’asile de Moria : « Certains ne respectent pas le pays qui les accueille (…), ils ont déclenché un second feu mercredi soir car ils croient qu’ils peuvent quitter l’île. » Des propos jugés « inacceptables » par Eva Cossé, chercheuse pour Human Rights Watch en Grèce. « Au lieu d’assumer ses responsabilités en ce qui concerne les conditions de vie dangereuses (…) depuis des années à Moria, le porte-parole du gouvernement veut mettre la faute sur les migrants », s’est-elle indignée sur les réseaux sociaux.

Le chef de l’opposition (Syriza) et ex-chef de gouvernement Alexis Tsipras a, de son côté, accusé l’actuel premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, d’être « personnellement responsable du drame ». « La blessure de Moria devait être refermée (…). Nous avions déjà avancé le plan de décongestion [du camp] avec cohérence et respect pour nos semblables. Mais les 5 000 personnes à Moria sont devenues 20 000 en un an, avant que les transferts ne reprennent timidement », a lancé M. Tsipras.

Il vous reste 52.17% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: