En Sibérie, chez les partisans de Navalny, la dure réalité d’un scrutin local

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Andreï Fateev, 32 ans, candidat soutenu par l'opposant Alexeï Navalny aux élections locales du 13 septembre, à Tomsk, en Sibérie.

Il y a les coups, le harcèlement quotidien, la prison – toutes ces choses qui font qu’être opposant en Russie est une chose risquée – et puis il y a la monotonie d’une campagne électorale : la pluie qui tombe sans s’arrêter sur le trottoir d’une ville de Sibérie, une marée de regards indifférents. Aller à la rencontre des électeurs, c’est affronter les visages fermés de ceux qui savent que la politique est une chose sale, dont il est plus prudent de se tenir à l’écart.

« C’est frustrant, évidemment, mais c’est ce que nous avons toujours voulu, pouvoir enfin participer à des élections, souffle Ksenia Fadeeva, candidate au scrutin local du 13 septembre à Tomsk, 600 000 habitants, et responsable du mouvement d’Alexeï Navalny dans cette ville de Sibérie occidentale. C’est dur mais c’est déjà inespéré d’être là. »

Ksenia Fadeeva, 28 ans, candidate soutenue par l'opposant Alexeï Navalny aux élections locales du 13 septembre à Tomsk, en Sibérie, en discussion avec un électeur.

Pour casser les codes, attirer les regards, la jeune femme de 28 ans et ses militants ont une technique. « Contre Russie unie, contre le parti du pouvoir », lancent-ils avant même de se présenter. Cette profession de foi clamée en une demi-seconde sur un coin de rue mouillée suffit à sortir de leur torpeur quelques passants. Des regards hostiles – peu. Quelques encouragements – plus nombreux.

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« J’ai voté Poutine en 2000 et 2004, depuis, je me suis toujours abstenu, confie Vladimir P., 50 ans et sans emploi. Je sais que ces jeunes-là ne pourront rien changer pour moi, mais au moins je montre que nous ne sommes pas des esclaves soumis à leurs maîtres. Et puis ils méritent d’être soutenus, avec ce qui est arrivé à leur chef… » « Ce qui est arrivé », c’est l’empoisonnement d’Alexeï Navalny, le 20 août, vraisemblablement survenu à Tomsk, et dont l’ombre plane sur le scrutin.

Dans une cantine de Tomsk.

La présence inattendue, en tout petits nombres, de candidats de l’opposant réveille une campagne dont les règles paraissaient écrites à l’avance. A Tomsk, ils sont deux, pour un total de 37 mandats de député au Parlement de la ville, plus quelques alliés issus d’autres formations démocrates. Alexeï Navalny n’a jamais pu enregistrer le moindre parti politique, malgré de multiples tentatives et des milliers de militants. Ses candidats se présentent donc en indépendants. Pour cela, il faut réunir le soutien d’une fraction des électeurs.

Manque de confiance

Le jeu est rôdé : les libéraux se plient à cette règle avec le plus grand soin, vérifiant dix fois chaque signature… Et les autorités décident de leur permettre de concourir ou non selon des critères qui n’ont plus rien de juridiques.

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