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L’attaque, mercredi 9 septembre, à Kaboul, du convoi d’Amrullah Saleh, vice-président afghan et principale voix anti-taliban du pouvoir, a suscité un vif émoi dans le pays et au sein de la communauté internationale. Dans la soirée, on comptait au moins dix morts et une quinzaine de blessés, parmi lesquels des commerçants, des passants et plusieurs gardes du corps de M. Saleh. Ce dernier n’a été que légèrement brûlé à la main et au visage.
Cet acte survient alors que les pourparlers entre les talibans et le gouvernement afghan prévus à Doha (Qatar) sont jugés « imminents » par l’ensemble des parties. Les insurgés ont assuré, par la voix de l’un de leur porte-parole, Zabihullah Mujahid, qu’ils n’étaient pour rien dans cette opération.
Bombe déclenchée à distance
M. Saleh, accompagné de son fils, se rendait à son bureau lorsque son convoi, composé de voitures blindées, est passé, selon le ministère de l’intérieur, à proximité d’une bombe déclenchée à distance. Les enquêteurs affirment qu’il s’agit d’un explosif contenant notamment de la nitroglycérine, d’une fabrication similaire à celle en vigueur au sein du réseau insurgé Haqqani, dont le dirigeant, Sirajuddin Haqqani, n’est autre que le chef militaire du mouvement taliban.
Si les talibans se disent soucieux de faire avancer le processus de réconciliation interafghan, ils maintiennent une forte pression sur le gouvernement en poursuivant la guerre sur le sol afghan
Ex-chef des services de renseignement afghans, M. Saleh avait déjà réchappé, le 28 juillet 2019, à une première attaque durant la campagne présidentielle alors qu’il était colistier du président afghan, Ashraf Ghani. Ce Tadjik, ex-commandant d’Ahmed Shah Massoud, figure emblématique de la région du Panshir, n’avait dû son salut qu’à une fuite par les toits des bureaux de son mouvement politique, l’Afghanistan Green Trend (AGT). Les échanges de coups de feu avaient duré près de huit heures, fait vingt morts et blessé cinquante personnes.
Revendiquée par les talibans, cette première tentative d’élimination n’avait fait que renforcer l’hostilité de M. Saleh à l’égard d’insurgés dont il conteste, dans le fond, la volonté réelle de trouver un compromis dans le cadre du processus de paix en cours. Lors d’une rencontre, en septembre 2019, à Kaboul, avec Le Monde, il lançait : « Qu’ils viennent aux élections, qu’ils s’adressent enfin aux gens au lieu de les menacer, qu’on les voie enfin rire, qu’on voie enfin des femmes dans leurs rangs. » Dimanche, il déclarait encore que l’engagement des talibans pour la paix ne serait mesuré qu’à la « mise en place d’un cessez-le-feu ».
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