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Les déclarations du chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo à l’encontre du gouvernment russe, vont probablement augmenter la pression internationale sur Moscou.
« Quand [les gens] voient les efforts faits pour empoisonner un dissident, et qu’ils admettent qu’il y a de fortes chances que cela vienne de hauts responsables russes, je pense que ce n’est pas bon pour le peuple russe », a déclaré le secrétaire d’Etat américain, mercredi 9 septembre.
Mike Pompeo a réaffirmé que Washington et ses alliés européens voulaient tous voir la Russie « faire rendre des comptes aux responsables ». Il a ajouté que les Américains essaieraient d’identifier les coupables.
« C’est quelque chose que nous allons regarder, évaluer, et nous nous assurerons que nous ferons ce que nous avons à faire pour réduire les probabilités que quelque chose comme ça arrive de nouveau », a expliqué Mike Pompeo.
Convocation de l’ambassadeur allemand
La semaine dernière, Donald Trump, souvent accusé de laxisme face à Vladimir Poutine, avait expliqué ne « pas encore avoir vu » de preuves de l’empoisonnement d’Alexeï Navalny, alors que l’Allemagne avait déjà affirmé qu’il avait été empoisonné par un agent neurotoxique « de type Novitchok ».
La Russie a protesté mercredi contre « les accusations infondées » lancés par l’Allemagne. Elle assure elle qu’aucune trace de poison n’a été détectée par ses médecins dans l’organisme de M. Navalny et met en doute la version des Européens, y voyant une « campagne de désinformation » pour lui imposer de nouvelles sanctions.
Le ministère russe des affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur allemand Geza Andreas von Geyr, qui, selon un communiqué, « s’est vu signifier une vive protestation concernant la présentation par le gouvernement fédéral allemand d’accusations infondées et d’ultimatums contre la Russie dans le contexte de la maladie et de l’hospitalisation du citoyen russe A. Navalny ». Le ministère a également exigé que lui soit fourni le dossier médical complet de M. Navalny pour qu’il soit « étudié de manière approfondie et vérifié par des spécialistes » russes. Un refus sera considéré comme une « provocation grossière et hostile », a ajouté la diplomatie russe dans son communiqué.
Enquêtes et possibles sanctions
Mardi, les pays du G7 ont exhorté Moscou à traduire « urgemment » en justice les auteurs de « l’empoisonnement confirmé » de M. Navalny, dénonçant comme « inacceptable » tout usage d’armes chimiques. L’ONU a également demandé une enquête « approfondie, transparente, indépendante et impartiale » des autorités russes sur ce « crime très grave » commis contre M. Navalny.
L’UE a évoqué de possibles sanctions et Berlin a même pour la premier fois indiqué ne pas exclure le gel du projet de son gazoduc phare avec la Russie, Nord Stream 2, qui doit approvisionner l’Europe en gaz russe via la mer Baltique.
Placé en août en réanimation dans un hôpital sibérien après avoir fait un malaise dans un avion, Alexeï Navalny, 44 ans, a été transféré en Allemagne où les médecins disent avoir trouvé les traces d’un empoisonnement à un agent innervant de type Novitchok, substance conçue à l’époque soviétique à des fins militaires.
Le leader de l’opposition russe « a été sorti de son coma artificiel », a annoncé, lundi, l’hôpital berlinois de la Charité. Il « réagit quand on lui parle » et va « par étapes » cesser d’être sous respirateur artificiel. Mais malgré ces nouvelles encourageantes, ses médecins n’excluent pas qu’il porte des séquelles à long terme de ce « lourd empoisonnement » établi par un laboratoire militaire allemand.
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