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Un mois après le début d’un mouvement de contestation inédit visant le président Alexandre Loukachenko, l’une des dernières figures de l’opposition biélorusse à ne pas avoir été arrêtée ou exilée a été interpellée, mercredi 9 septembre, par des hommes masqués. « Maxim Znak est venu au bureau pour participer à une visioconférence mais il ne l’a jamais rejointe, il a juste pu envoyer un mot : “masques” », a expliqué le service de presse de son groupe d’opposition sur Telegram, publiant une photo de l’avocat conduit par des hommes masqués et en civil.
L’interpellation de cet avocat âgé de 39 ans survient un mois après la présidentielle, qui a déclenché un mouvement de contestation sans précédent pour dénoncer la réélection jugée frauduleuse de M. Loukachenko, aux commandes du pays depuis 1994, face à l’opposante Svetlana Tikhanovskaïa.
Le juriste est l’un des sept membres de la direction du « conseil de coordination », formé par l’opposition pour promouvoir une transition du pouvoir et négocier le départ du président. Lui et la Prix Nobel de littérature Svetlana Alexievitch étaient les derniers dirigeants de cet organisme encore en liberté en Biélorussie, les autres ayant été soit arrêtés, soit contraints à l’exil. Maria Kolesnikova, 38 ans, l’une des principales figures de l’opposition au président Alexandre Loukachenko, a disparu soudainement dans la matinée de lundi 7 septembre avant d’être arrêtée, le lendemain matin, à la frontière ukrainienne.
Des inconnus ont aussi appelé au téléphone et sonné longuement mardi à la porte de Svetlana Alexievitch, qui a fait savoir avoir préparé ses affaires et être prête à être arrêtée à son tour. Plusieurs diplomates européens se sont rendus chez elle en signe de soutien. « Notre pays a été kidnappé, les meilleurs ont été kidnappés. Mais des centaines d’autres viendront », a dit Mme Alexievitch dans un communiqué : « Loukachenko dit qu’il ne parlera pas avec la rue (…) Ce n’est pas la rue, c’est le peuple. »
« Loukachenko a peur »
Réfugiée sous la menace en Lituanie dans la foulée du scrutin du 9 août, Svetlana Tikhanovskaïa a dénoncé « l’enlèvement » de M. Znak et réclamé sa « libération sans délai ». « Loukachenko a peur des négociations et essaye de paralyser le travail du conseil de coordination (…) Il n’y a pas d’alternative aux négociations », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Elle a rencontré mercredi à Varsovie le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, avant de donner un discours devant la diaspora biélorusse. « Ce qui se passe maintenant dans les rues des villes biélorusses est terrifiant », a-t-elle dit, assurant que M. Loukachenko « n’est plus légitime aux yeux des gens ». Malgré la répression des manifestations et les pressions contre les opposants, la rue continue de se mobiliser, réunissant tous les dimanches depuis quatre semaines plus de 100 000 personnes dans les rues de Minsk.
Si la police et les services secrets (KGB) n’ont pas confirmé l’arrestation de M. Znak, le scénario de sa disparition correspond à celui vécu par d’autres opposants, interpellés par des hommes non identifiés. Un jour ou deux plus tard leur incarcération ou exil était annoncé.
Appel aux Russes
Mme Tikhanovskaïa a lancé mercredi un appel aux Russes à soutenir dans sa « lutte pour la liberté » le peuple biélorusse, et à ne pas croire à la « propagande » prétendant que les adversaires d’Alexandre Loukachenko sont antirusses. « A aucune étape, cela n’a été une lutte contre la Russie », a-t-elle dit, alors que M. Loukachenko a accusé ses détracteurs d’être pilotés par les Occidentaux et d’user de la Biélorussie comme tremplin pour déstabiliser Moscou.
Alexandre Loukachenko a répété mercredi qu’il ne partirait pas sous la pression, mais a aussi évoqué pour la première fois une éventuelle présidentielle anticipée. Celle-ci reste toutefois liée à un vague projet de réforme constitutionnelle, pour lequel aucun calendrier n’a été fixé : « Si nous changeons la Constitution, alors il faudra y inscrire l’élection présidentielle. Et je penche pour une présidentielle anticipée », a-t-il déclaré.
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