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Coup de théâtre dans l’affaire du sous-marin danois : Peter Madsen, condamné à la perpétuité pour le meurtre de la journaliste suédoise Kim Wall dans son submersible artisanal, a reconnu pour la première fois sa culpabilité dans un documentaire diffusé mercredi 9 septembre.
Cet aveu, qui survient plus de trois ans après les faits, ne fait pas la lumière sur les circonstances exactes de la mort de la jeune femme. Interrogé au téléphone, l’inventeur de 49 ans répond « oui » à la question du journaliste lui demandant s’il a tué Kim Wall, mais ses explications sur les détails du décès restent floues.
« C’est ma faute si Kim n’est plus là maintenant », reconnaît le quadragénaire, condamné en avril 2018 pour son meurtre avec préméditation, précédé de violences sexuelles. Le soir du 10 août 2017, la brillante journaliste avait embarqué à bord du Nautilus avec Peter Madsen, le concepteur et propriétaire du submersible.
La trentenaire souhaitait faire le portrait de cet ingénieur autodidacte obsédé par la conquête des mers et de l’espace, très connu dans son pays. Kim Wall avait été portée disparue dans la nuit par son compagnon et son corps avait ensuite été retrouvé en mer, démembré.
« A part le 10 août 2017, je n’ai jamais fait quoi que ce soit à quelqu’un », affirme M. Madsen, qui se décrit comme non violent. Il assure toutefois : « Il n’y a qu’un coupable et c’est moi. » Lors du procès, il avait reconnu avoir découpé le corps sans vie de la jeune femme avant de la jeter dans la mer Baltique, mais maintenait que son décès était accidentel.
Coutumier des revirements
Il avait d’abord affirmé que Kim Wall avait reçu le panneau de l’écoutille sur la tête, avant de se tuer en chutant au fond du sous-marin, puis il l’avait décrite morte asphyxiée par des gaz d’échappement lors d’une dépressurisation de l’habitacle.
Dans le documentaire, Peter Madsen parle désormais d’une conversation lors de laquelle Kim Wall « ébranle des choses » et admet que cela a débouché sur la mort de la jeune femme. Dans le même temps, il évoque également une situation lors de laquelle la journaliste touche une mine dont l’explosion la tue.
« Ici, il essaie de rejeter la faute sur Kim Wall, et c’est un trait tout à fait classique pour des tueurs comme Peter Madsen avec des traits psychopathiques évidents. Ils n’assument jamais la responsabilité de leurs actes, quelle que soit leur gravité. Il essaie de justifier et d’expliquer ce qu’il a fait », a réagi Kurt Kragh, un ancien enquêteur spécialisé, auprès du tabloïd Ekstra Bladet.
L’autopsie, qui a été longuement présentée lors du procès, ne mentionne pas de blessures liées à la détonation d’explosifs. Elle détaille 14 blessures – dont au moins une infligée alors que la victime était vivante ou à l’agonie – localisées dans et autour de ses parties génitales.
La série documentaire, intitulée Enregistrements secrets avec Peter Madsen et dont seul le premier épisode a été diffusé, se fonde sur plus de vingt heures de conversation téléphonique entre un journaliste et l’assassin, enregistrés à l’insu de ce dernier.
Il a ensuite donné son autorisation à leur utilisation. L’affaire, unique dans les annales judiciaires du Danemark, a connu un retentissement médiatique sans précédent dans ce royaume. Elle devrait faire l’objet d’une série télévisée se focalisant sur la complexité de l’enquête. Madsen n’y sera pas représenté.
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