« Depuis l’élection de Jair Bolsonaro, nous vivons les prémices d’une apocalypse »

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Dans une tribune au « Monde », treize représentants de peuples indigènes de différents continents, dont ceux de l’Amazonie brésilienne, lancent un appel à protéger le caractère « sacré » de la nature et à s’opposer aux projets du président du Brésil.

Publié aujourd’hui à 01h56 Temps de Lecture 7 min.

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Raoni Metuktire, chef du peuple Kayapo en Amazonie brésilienne, initiateur de l’Alliance des gardiens de Mère Nature.
Raoni Metuktire, chef du peuple Kayapo en Amazonie brésilienne, initiateur de l’Alliance des gardiens de Mère Nature. Ueslei Marcelino/REUTERS

Nous, gardiens et enfants de la Terre Mère, peuples indigènes et alliés, nos prophéties, notre sagesse et nos savoirs nous ont permis de constater que la vie sur la Terre Mère est en danger et que l’heure d’une grande transformation est arrivée.

Les peuples indigènes ont toujours pris soin de la Terre Mère et de l’humanité. Nous représentons 370 millions de personnes dans le monde, répartis sur 22 % de la planète et couvrant 80 % de la biodiversité mondiale.

Nous appelons l’humanité à prendre des mesures pour protéger le caractère sacré de l’eau, de l’air, de la terre, du feu, du cycle de la vie et de tous les êtres humains, végétaux et animaliers. Il est vital de transformer notre approche de la nature en l’envisageant non comme une propriété, mais un sujet de droit, garante de la vie.

Partout dans le monde les droits des peuples indigènes et de la nature sont bafoués, des leaders indigènes sont assassinés. Des millions de nos frères et sœurs ont été tués pour prendre le contrôle de leurs territoires et on continue à nous détruire avec de belles paroles et de l’argent, cette malédiction du monde.

Cent terribles premiers jours

Aujourd’hui nous sommes particulièrement inquiets de la situation au Brésil, depuis l’élection du nouveau président Jair Bolsonaro. Depuis cent jours nous vivons les prémices d’une apocalypse, dont les peuples indigènes sont les premières victimes. Dès le premier jour de son entrée au pouvoir, il s’est attaqué à la Fondation nationale de l’Indien (Funai), qui garantit le droit à la terre des peuples indigènes du Brésil, en transférant sa compétence en matière de démarcation des terres traditionnellement occupées par les peuples indigènes au ministère de l’agriculture, qui défend les intérêts de l’agrobusiness.

Que cela soit clair : nous sommes catégoriquement opposés à toute déforestation, toute plantation de soja ou tout élevage de bétail sur les terres indigènes. Nous cultivons la terre pour nourrir nos peuples et non pour nourrir des animaux à l’autre bout du monde. Nous ne sommes pas des animaux, nous sommes des êtres humains, nous nous nourrissons d’alimentation traditionnelle saine, sans produits chimiques.

Le gouvernement de Bolsonaro menace le système de santé déjà fragile établi aux peuples indigènes et met en danger leur vie en ayant autorisé 86 nouveaux pesticides dès les deux premiers mois de son arrivée au pouvoir. Alors que de 2010 à 2016, les autorisations ont toujours été inférieures à vingt par an. Selon M. Bolsonaro « les questions environnementales entravent l’industrie agroalimentaire ».

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